Bénin: sous la braise, les enseignants reversés sortent de leur mutisme

Depuis la rencontre tenue entre le Président Patrice Talon et les centrales syndicales de l’enseignement primaire et secondaire, l’épée de Damoclès plane au-dessus de la tête des enseignants communautaires reversés en agents contractuels de l’Etat (ACE). Selon les conclusions de cette rencontre, une évaluation diagnostique orientée vers ces derniers est en vue. Son objectif est d’extirper du lot, ceux qui présenteraient des aptitudes incompatibles avec le métier d’enseignant. A travers un communiqué de presse rendu ce jeudi 25 Juillet 2019, les intéressés ont donné de la voix.

Stigmatisés, traités de tous les noms depuis quelques jours, les ex-enseignants communautaires reversés en Agents Contractuels de l’Etat (ACE) ne comptent pas se laisser marcher dessus pendant longtemps. Selon le Syndicat national des enseignants communautaires du Bénin (Synecob), il est temps que ces attaques orientées cessent. A en croire le Syndicat, ces attaques ont commencé depuis l’avènement du régime de la « rupture ».

« Depuis l’avènement du régime de la rupture, les Ex-Enseignants Communautaires reversés en Agents Contractuels de l’Etat font l’objet d’attaques et d’invectives de tous genres, taxés d’être acteurs de tous les maux dont souffre l’école et surtout de la baisse de performance des apprenants oubliant : la pénurie du personnel enseignant, les effectifs pléthoriques, le manque de motivation, le manque d’infrastructures et de matériels Pédagogiques, les dysfonctionnements au niveau des programmes d’Etudes, l’infantilisation et la clochardisation de l’enseignant par le régime en place », peut-on lire dans le communiqué de presse.

Pour le Synecob, les ex-enseignants communautaires reversés ne sont pas des « cancres » comme le pensent certaines personnes. Selon Jean Pierre Koucou et ses camarades, les enseignants communautaires après leur entrée dans le système ont suivi un long processus qui a coûté des milliards à l’USAID et l’UNICEF. C’est à l’issue de ce processus qu’ils ont obtenu les diplômes professionnels CEAP et CAP pour le métier de l’enseignants.

Des exigences avant l’organisation de l’évaluation annoncée

Les Secrétaires Généraux des Organisations Syndicales du Ministère des Enseignements Maternel et Primaire réunis en Assemblée Générale le jeudi 25 juillet 2019 à l’Ecole Urbaine Centre de Porto-Novo, après analyse:
  •  demandent au Gouvernement la publication de l’audit de régularité du reversement;
  • exigent un engagement écrit de non licenciement vu la crise de confiance qui existe désormais entre le Gouvernement et les Enseignants;
  • exigent un engagement écrit du Gouvernement que les outils d’évaluation seront du niveau du sous- secteur;
  • demandent que cette évaluation dont la finalité selon le chef de l’Etat est la formation de cette catégorie d’enseignants, s’organise dans la transparence et l’équité en associant intimement le bureau du CSDS;
  • demandent au Chef de l’Etat qu’aucun salaire ne soit suspendu avant,pendant et après ladite évaluation pour éviter un drame social;
  •  demandent que soit mis à la disposition des Organisations Syndicales le Document – Programme de mise en oeuvre du processus de cette évaluation avec la description de la situation administrative et financière des enseignants qui seront admis en formation;
  • demandent que mention soit faite dans ledit document des modalités de reconversion des inaptes pour permettre de comprendre si les intéressés conservent ou non leurs avantages acquis avant l’évaluation ;
  • prennent l’opinion publique en général et les Secrétaires Généraux des Centrales et Confédérations en particulier à témoin quant à la bonne foi du gouvernement de ne licencier personne;
  • appellent tous les Ex – Enseignants Communautaires à s’apprêter pour l’évaluation dès que ces garanties citées ci-haut seront réunies pour mettre fin à cette stigmatisation;
  • appellent pour finir tous les Enseignants de toutes les catégories à se tenir prêt pour d’éventuelles actions au cas où le Gouvernement comme à son habitude ne tiendra pas parole. Ensemble et dans une dynamique unitaire, nous gagnerons cette bataille.

1 commentaire

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La rupture

Ils sont vraiment sous la braise sinon ils ne peuvent pas proferer des menaces comme ca a l’endroit du goivernement qui est leur employeur. S’ils etaient sur la braise, ils auraient tenu des propos reconciliants. Voila ce que ceux qui s’agitent nous ont laisse comme heritage. Vous n’etes pas en position de force et vous vous agitez. On verra qui aura le dessus. Les pauvres cons.