Armement: Poutine met en garde les Etats-Unis sur les conséquences de leurs actes

Le président russe Vladimir Poutine a annoncé que Moscou prendrait des mesures pour contrer la menace d’un missile de croisière au sol récemment testé par les États-Unis.

 «Je crains que le missile récemment testé ne puisse être tiré à partir de sites de lancement situés en Roumanie et qu’il soit prochainement prévu de l’installer en Pologne. Cela nécessite seulement un changement de logiciel », a déclaré le président Poutine lors d’une visite à Helsinki, en Finlande, mercredi. Ainsi, a-t-il dit, cela pose un « danger » pour la sécurité de la Russie et Moscou prendra des « contre-mesures », notamment la mise au point de ses propres missiles au sol à courte et moyenne portée. Cependant, a déclaré Poutine, la Russie ne sera pas la première à déployer de telles armes, y compris à proximité de l’Europe, à moins que les États-Unis ne le fassent en premier. Il a déclaré que les essais du missile si rapidement effectués après que les États-Unis ont abrogé un traité bilatéral de limitation des armements avec la Russie montraient que les Américains planifiaient leur sortie depuis un certain temps.

This US Department of Defense handout photo shows the flight test of a conventionally configured ground-launched cruise missile at San Nicolas Island, California, on August 18, 2019. (Via AFP)

« Les Américains ont testé ce missile trop rapidement, beaucoup trop vite après avoir annoncé qu’ils partaient », a déclaré le président russe sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (INF). « Compte tenu de cela, nous avons toutes les raisons de croire que le développement pour en faire un missile lancé au sol, il s’agissait à l’origine d’un projectile de type maritime, a commencé bien avant que les États-Unis commencent à rechercher des raisons de quitter l’accord », indique Poutine. Le département américain de la Défense a annoncé lundi les essais du missile lancé au sol. Le missile aurait été interdit en vertu du traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (INF), un accord bilatéral avec la Russie que les États-Unis ont annulé au début du mois.

La Chine s’en mêle

La Chine et la Russie avertissent qu’un nouvel essai de missile américain a exacerbé les tensions militaires et risque de déclencher une «course aux armements». L’INF avait interdit tous les missiles terrestres dont la portée était comprise entre 500 et 5 500 kilomètres, y compris les missiles à ogives nucléaires et conventionnelles. Cependant, les États-Unis se sont officiellement retirés du traité le 2 août, affirmant que la Russie avait tout d’abord violé le pacte en développant son propre missile. Moscou a publié les caractéristiques de son missile pour prouver qu’il n’était pas couvert par le traité INF.

Dans son allocution de mercredi, M. Poutine a également évoqué une récente explosion survenue sur un site nucléaire en Russie, qui aurait eu lieu lors de l’essai de nouveaux systèmes d’armes prometteurs. L’agence nucléaire russe a annoncé ce mois-ci que cinq membres de son personnel avaient été tués et trois autres blessés dans l’explosion d’une « source d’énergie isotopique » survenue lors d’un essai de roquettes sur une plate-forme maritime le 8 août.