Bénin – Session criminelle d’Aplahoué: 7ans de réclusion criminelle pour un coupable de coups mortels
Sept ans de réclusion criminelle, telle est le verdict rendu ce mercredi 4 Septembre 2019 par le tribunal de première instance de deuxième classe d’Aplahoué dans le dernier dossier inscrit au rôle de la première session criminelle 2019.
Le tribunal de première instance de deuxième classe d’Aplahoué a examiné hier mercredi 4 Septembre 2019 la dernière affaire inscrite au rôle pour le compte de la première session criminelle du tribunal de première instance de deuxième classe d’Aplahoué. Au terme du procès, le sieur A.A est reconnu coupable de l’infraction de coup mortel et condamné à 7 ans de réclusion criminelle.
Retour sur les faits :
Les faits ayant conduit à la condamnation du sieur A.A remontent aux années 2014. En effet, le mardi 29 Avril 2014, le sieur Salomon exacerbé par le vol répété de ses volailles a décidé d’infliger une sanction exemplaire au voleur qui n’est rien d’autre que son jeune frère Sègla . Conseillé par son oncle, il décida un jour, aidé de deux de ses autres frères, de mettre la main sur le voleur qui, la veille encore avait pris la fuite après avoir volé des chiots et de la volaille. Attrapé, le frère fut solidement ligoté dans une corde fournie par leur père. Ils ont ensuite enveloppé ses mains d’un sachet plastique aspergé d’essence avant d’y mettre le feu.
Abandonné par ses propres parents après le forfait, il gardera cette brûlure à la main pendant quelques jours avant de rendre l’âme le 7 mai 2014. Sa dépouille sera inhumée par les siens dans la clandestinité le 08 mai 2014.
Le procès et la décision du tribunal:
Inculpés respectivement pour coups mortels et complicité de coups mortels, les deux frères de la victime ont comparu à la barre du tribunal de première instance de deuxième classe d’Aplahoué, ce mercredi dans le cadre du jugement de la treizième et dernière affaire inscrite au rôle de la première session de l’année 2019.
En effet, invité à prendre la parole pour ses réquisitions, le Ministère Public, représenté par le Procureur de la République Fidèle IKO AFE après avoir qualifié ce treizième dossier de drame familial qui, selon lui, est également un drame social, et vu que les accusés depuis l’enquête préliminaire jusqu’à la barre sont restés constants dans les déclarations, a invité le tribunal à retenir A.A au principal dans les liens de l’accusation de coups mortels et son autre frère qui l’a assisté dans ceux de complicité de coups mortels.
La défense du frère de A.A a été assurée par l’avocat Richard ADEKOU, en remplacement de son confrère, Rafiou PARAISO empêché. Elle a, dans sa plaidoirie, évoqué d’abord l’enquête de moralité et des témoignages favorables à son client, ensuite l’absence d’acte de décès dans le dossier enfin le manque de preuve qui puissent attester que la victime soit décédée des suites des coups mortels et des brûlures. Au regard de tout ceci, Me Richard ADEKOU au principal a demandé au tribunal de disqualifier les faits de complicité de coups mortels en faits de non assistance à personne en danger. Au subsidiaire, l’avocat a plaidé l’acquittement au bénéfice du doute pour son client puisque, les autres membres de la famille en fuite, prétend-t-il, seraient certainement les vrais coupables.
La défense du principal accusé, est elle aussi revenu sur les insuffisances de pièces constatées dans le dossier en mettant surtout l’accent sur l’absence d’expertise médicale constatant le décès notamment l’autopsie du cadavre de la victime. Se basant donc sur l’absence de cette pièce, elle a indiqué que rien ne permet d’établir le lien entre la mort de cette dernière et les coups et les plaies issues des brûlures dont il a été victime. Au regard de cet argumentaire, l’avocat a, au principal, plaidé l’acquittement pur et simple de son client, au subsidiaire le bénéfice du doute et au très subsidiaire demandé sa condamnation simplement au temps déjà passé en détention préventive.
Mais dans sa décision, le tribunal de première instance de deuxième classe d’Aplahoué a prononcé une peine de 7 ans d’emprisonnement contre le principal accusé et la libération pour son frère au bénéfice du doute.
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