Bénin: les jeunes peuvent-ils se frotter les mains après la limitation du mandat des députés?

Depuis le vendredi 1er novembre, plusieurs voix s’élèvent et félicitent non seulement le président de la République mais aussi les 83 députés pour avoir favorisé la jeunesse en limitant le mandat des députés à trois. Mais, dans la réalité, le chemin paraît encore long.

Dans le droit positif béninois, sauf mesure exceptionnelle, la loi n’est pas rétroactive. Elle s’applique à partir de sa promulgation. La loi portant modification de la constitution n’étant pas encore promulguée, elle n’est pas encore en vigueur. Mais à sa promulgation, va-t-elle permettre aux jeunes qui envisagent siéger au parlement d’assouvir leur soif? Et c’est là justement le piège que d’aucuns ont de peine à cerner. En réalité,  le député qui a déjà totalisé cinq mandats de législature a la possibilité d’en faire encore trois. Il va falloir que les jeunes attendent encore quinze ans pour que le député qui n’est pas fatigué de siéger finisse ses trois prochains mandats avant de lui céder la place.

Alors que la frange juvénile jubile déjà, certains observateurs pensent que le ver est dans le fruit. Parce que, croient-ils, le parlement ne sera pas, si les choses restaient en l’état, un lieu où les jeunes pourraient s’exprimer. Ceux qui militent aujourd’hui dans les formations politiques, quinze après, ne répondront plus au nom des jeunes. Ceux qui viendraient après, prendront le temps de vieillir avant d’accéder à l’Hémicycle. Ce qui fait croire que la limitation du mandat des députés n’était qu’un effet pour emporter l’adhésion des jeunes à la réforme constitutionnelle. De la poudre aux yeux ?