Bénin: un « égoun-goun » accusé de vol? Récit des faits
Dans la journée du dimanche 1er décembre 2019 une vidéo dans laquelle un « égoun-goun » (masque revenant) est accusé de vol de téléphone a fait le tour des réseaux sociaux. Sans avoir eu le temps de s’expliquer l’égoun-goun et son accompagnateur ont été conduits de force au commissariat où ils ont pu finalement livrer leur version des faits.
Un « égoun-goun » arrêté pour vol. C’est le sujet qui a le plus occupé les Béninois sur les réseaux sociaux le week-end écoulé. Les commentaires sont allés dans tous les sens. Certains ont invité les dignitaires à prendre leur responsabilité face au tableau sombre que présente ce culte depuis quelques années surtout dans les grandes villes.
Dans la vidéo abondamment relayée , un égoun-goun est traîné dans tous les sens avant d’être embarqué manu militari sur un taxi-moto pour un commissariat à Cotonou. Selon les déclarations faites dans la vidéo, l’égoun-goun aurait volé un téléphone androïde. Interrogé, il a catégoriquement rejeté cette accusation avec un air étonné.
Il n’était informé de rien…
Selon son accompagnateur, l’égoun-goun n’était informé de rien. « Il faisait son spectacle et les gens courraient dans tous les sens comme d’habitude », a-t-il confié avant de désigner un jeune comme présumé voleur. Le nouvel accusé n’a pas totalement nié les faits; mais clarifie plutôt: « On courrait tous ensemble et les portables sont tombés. Les voilà dans mes mains. Je n’ai pas volé, je les ai ramassés par terre », a-t-il avancé avec force.
Nécessité de reformer l’activité des égoun-goun
Le culte égoun-goun ne se présente plus comme ce qu’il a été les années antérieures. Comme dans tous secteurs, des novices ont envahi le domaine et traînent cette valeur endogène dans la boue. Il faut l’avouer, cette malheureuse scène est souvent observée dans les grandes villes, loin des regards des vrais et authentiques dignitaires et initiés.
L’arrêté préfectoral de Modeste Toboula qui avait suspendu toutes activités des égoun-goun à Cotonou a permis aux acteurs de revoir leur copie. Mais il a fallu que l’interdiction soit levée pour que les mêmes dérives recommencent de plus belle. Même s’il ne faudrait plus opter pour un arrêté d’interdiction qui pourrait se heurter aux question de libertés garanties par la Constitution, il faut quand même trouver le moyen de contraindre les acteurs à mettre fin aux dérives pour le respect du patrimoine culturel que constitue le masque « égoun-goun.
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