Bénin: la 8è législature a raté l’occasion de rassurer l’opposition , Mathias Hounkpè

Après les élections législatives tumultueuses de 2019, le Bénin se prépare pour les élections municipale, communale et locale de 2020. Les conditions d’une élections qui rassurent toutes les composantes de la classe politique sont loin d’être réunies. Pour le politologue Mathias Hounkpè, les autorités actuelles peuvent travailler à mettre en confiance l’opposition. 

Dans une interview exclusive accordée au journal catholique « La Croix du Bénin »  dans sa parution du 9 Janvier 2020, le politologue Mathias Hounkpè a fait le tour d’horizon des dernières actualités politiques nationales béninoises. Interrogé sur la crédibilité des élections municipales qui s’annoncent, l’Administrateur du Programme de Gouvernance Politique et de Consolidation Démocratique de OSIWA (Open Society Initiative for West Africa) estime qu’il y a plusieurs faits qui entretiennent encore des inquiétudes dans l’esprit de certains Béninois quant à la crédibilité des élections à venir. Selon lui, les nouveaux textes aménagés par les députés de la huitième législature ne sont pas eux seuls ce qui pose problème aux yeux de l’opposition.  » Les problèmes que posent les nouveaux textes ne se limitent pas seulement au fait qu’ils sont rejetés par l’opposition. En fait, rien qu’en prenant l’exemple du parrainage par les élus, ce dispositif pour la présidentielle de 2021 permet, en l’état actuel des choses – contrôle du Parlement et possibilité de représailles contre les maires qui sortiraient des rangs, par exemple à travers la révocation -, de n’avoir que des candidats qui trouveront grâce aux yeux de la coalition politique au pouvoir » indique-t-il.

Pour le docteur en physique et mathématique de l’université d’Abomey Calavi, la solution qui ferait le plus facilement consensus entre les acteurs politiques est l’organisation de nouvelles élections législatives inclusives. À défaut de cela, poursuit-il, on pourrait s’assurer que toutes les décisions sont vraiment dans l’intérêt du pays et pouvoir l’expliquer aux citoyens ; montrer clairement quels sont les soucis et travailler en urgence au rétablissement de la situation normale où toutes les forces politiques peuvent participer au fonctionnement de la démocratie. Cela, précise-t-il, à commencer par les élections. Mathias Hounkpè suggère ainsi que les problèmes d’existence juridique des partis traditionnels soit réglé. Il préconise pour finir que l’opposition extra parlementaire soit associée à la prise de décisions majeures pour le pays. C’est à cette seule condition qu’on parviendra à une véritable décrispation de la situation politique.

1 commentaire

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EFELDÉ

Cher monsieur, Depuis la conférence de 1990, il n’y a jamais eu de parti politique au Bénin, mais des clubs électoraux mafieux qui abusaient des honnêtes citoyens.
Le Bénin avance !