Bénin: Patrice Talon saisi par la garde de Houndégnon après leur mutation
L’Inspecteur Général de Police, Sessi Louis Philippe Houndègnon, a le soutien de sa garde dans le bras de fer qu’il a engagé avec l’actuel directeur de la police républicaine, Soumaila Yaya. Selon la parution du quotidien Matin Libre de ce mercredi 22 Janvier 2020, ces fonctionnaires de la police ont saisi le chef de l’Etat pour soutenir, devant la haute autorité, la thèse de la légalité du grade d’Inspecteur Général de Police accordé en 2015 à leur protégé.
C’est par un courrier envoyé par voie hiérarchique que les six fonctionnaires de la police républicaine qui assurent la garde de l’Inspecteur Général de Police, Sessi Louis Philippe Houndègnon, ont saisi le chef de l’Etat. Cette correspondance qui serait sur la table du ministre de tutelle depuis le début de cette semaine, selon la parution du quotidien Matin Libre de ce mercredi 22 Janvier 2020, vise à défendre, devant le chef suprême de l’armée, la thèse de la légalité du grade d’Inspecteur Général de Police accordé en 2015 à l’ex DGPN. Pour soutenir leur patron actuellement dans un bras de fer avec l’actuel directeur général de la police républicaine, ces fonctionnaire de la police républicaine ont indiqué dans leur courrier qu’ aucun décret à l’heure actuelle ne permet de désigner leur chef comme contrôleur Général de Police. De ce point de vue, ce dernier continue à leur entendement de bénéficier de tous les avantages liés à son grade de général. Le même argumentaire soutenu par le concerné lui-même et sur la base duquel il est entré dans une forme de résistance au desiderata de Soumaïla Yaya. En effet, selon les textes en vigueur, un inspecteur de police disposant d’un grade de général a droit à un chauffeur, à un garde du corps, à des agents pour assurer sa sécurité. C’est à ce titre d’ailleurs que les six fonctionnaires de la police républicaine signataires du courrier adressé au président de la République sont avec l’inspecteur Philippe Houndégnon. Ils estiment donc que leur demande de mutation est illégale car non conforme à la loi.
Dans leur courrier, les six fonctionnaires de la police affirment que la situation actuelle les met dans le dilemme. Se plier aux injonctions du directeur général de la police républicaine, Soumaïla Yaya, serait faire l’option de l’illégalité car sa demande à leurs yeux est illégale. Lui désobéir et continuer à assurer la sécurité de Louis Philippe Houndégnon qui continue de bénéficier des avantages de général par contre ne souffre d’aucune illégalité. Face à l’option de la légalité et de l’illégalité, les 6 fonctionnaires de la police affirment qu’ils préfèrent l’option de la légalité d’autant plus que leur protégé soupçonne un coup contre sa personne dans ce rappel des éléments assurant sa sécurité. Ils s’étonnent par ailleurs que leur hiérarchie ait laissé contre eux un avis de recherche au profit des forces armées alors qu’ils appartiennent à l’unité de la police républicaine. « Comment faire rechercher des fonctionnaires en position administrative régulière? », s’interrogent-ils.
Pourquoi Louis-Philippe Houndégnon s’oppose à Soumaïla Yaya ?
L’ancien directeur général de la police nationale, Louis-Philippe, a vu ses gardes du corps affectés lors des dernières mutations. Il réagit et s’oppose à cet acte et avance des arguments de droit. Dans un « Soit fait-retour » adressé au directeur général de la police républicaine en date du 7 janvier 2020, l’ancien directeur général de la police nationale, Louis-Philippe Sessi Houndégnon, annonce sa « résistance à l’illégalité ». En effet, son recours fait mention de documents. Le premier évoque le reversement de personnel de la Police Républicaine et date du 31 octobre 2019. Le second, en date du 2 décembre 2019, porte mutation de 17 fonctionnaires de Police. Pour Louis Houndégnon, cette mutation est illégale et relève d’un abus de fonction de la part de l’actuel directeur général de la police républicaine.
Dans le premier courrier à lui adressé, celui du 31 octobre 2019, l’actuel directeur général de la police républicaine a écrit « Monsieur le Contrôleur général de Police, Houndégnon Sessi Louis Philippe ». Cette appellation n’est pas du goût de Louis Houndégnon. Il l’a clairement martelé dans sa réponse. Il fait remarquer que « à l’heure actuelle, à s’en tenir strictement au droit, aucun décret, dans l’ordonnancement juridique de l’Etat, ne permet à personne de le désigner comme Contrôleur général de Police, sauf à vouloir l’outrager. » Pour mettre définitivement fin au débat concernant son grade, il rappelle que « l’article 5 du décret n°2018-170 du 16 mai 2018 portant reversement et reclassement de deux cents quarante-sept (247) Commissaires de Police dispose : Le présent décret qui abroge toutes dispositions antérieures, sera enregistré et publié au Journal officiel ». Ce qui veut dire que, jusqu’à nouvel ordre, personne n’a le droit de l’appeler par un nom autre que « Général ». Ainsi, il retourne au directeur général de la police républicaine ses procès verbaux et lui dénie le droit de nommer un « Inspecteur Général de Police » à moins de s’engager dans un bras de fer perdu d’avance.
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