"Le réveil est douloureux pour l'ensemble des béninois", Ganiou Soglo

La commémoration des 30 ans de l’ouverture officielle de la conférence nationale des forces vives de la nation capitalise les énergies au sein de la classe politique notamment celle hostile à la gouvernance actuelle. L’ancien ministre des sports sous le président Boni Yayi ne s’est pas abstenu de se prononcer sur la question. Selon Ganiou Soglo, le réveil, 30 ans après, est douloureux pour l’ensemble des béninois.

C’est sa page Facebook que l’un de la fratrie du couple Soglo, le ministre Ganiou a choisi pour exprimer ses sentiments sur ce qui reste de la conférence des forces vives de la nation, 30 ans après. C’est un appel à un devoir de mémoire qu’il invite le peuple béninois en ce jour anniversaire du modèle démocratique béninois, fruit d’un large consensus national, un modèle envié, calqué, décalqué par de nombreux pays francophones d’Afrique. Après cet appel au devoir de mémoire, le ministre Ganiou Soglo se désole qu’à priori rien n’est prévu pour marquer d’une pierre blanche ce jour historique. « Même pas une manifestation œcuménique (en mémoire des illustres disparus acteurs de cette semaine mémorable) et pour cause, depuis 4 ans nous assistons à une liquidation en règle de nos acquis démocratiques. À l’effacement de la mémoire collective du sacrifice des femmes et des hommes de ce pays.« , déplore-t-il. 

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Pour le fils cadet du premier président de l’ère du Renouveau Démocratique au Bénin, l’avènement du régime de la rupture en 2016 a fait nourrir au peuple béninois que le pays sera mené vers le welfare. Des réformes sont entreprises, le PAG est lancé en grande pompe et nous avons cru un moment qu’après la prospérité partagée nous allions véritablement voguer vers l’émergence, écrit-il. Mais le rêve à son avis s’est transformé en cauchemar. « Au lieu d’avoir un renforcement de nos institutions et donc de notre démocratie, nous héritons de lois liberticides, d’un parlement de sang, de libertés confisquées et d’une constitution détricotée. Et le peuple à faim. Le réveil est douleureux pour l’ensemble des béninois. », déplore-t-il. Selon lui, une nation ne se construit pas seule et nul ne peut faire le bonheur d’un peuple contre son gré, mais avec lui, a-t-il fait savoir.