Bénin: les auteurs d’assassinat de présumés sorciers à Pehunco dans le viseur du PG

Depuis un moment, on enregistre une série d’assassinats de personnes soupçonnées de sorcellerie dans les Communes de Kouandé, Péhunco et Kérou. Une situation qui a fait sortir le procureur général de la cour d’appel de Parakou de sa réserve.

Un homme a été retrouvé mort dans la soirée du lundi 24 février 2020 à Gando, dans le village Tobré situé dans la Commune de Péhunco. La thèse de l’assassinat reste irréfutable, vu les circonstances du décès. Selon des témoignages, l’homme qui aurait clôturé ses 40 ans est souvent soupçonné être à l’origine des maladies et morts mystérieuses dans la localité. Vendeur d’essence, il est souvent pris pour un sorcier et un charlatant habitué à des pratiques mystiques pour se faire de l’argent. Ces exécutions au prétexte de sorcellerie deviennent récurrentes dans la localité. Pour prendre le taureau par les cornes, le procureur général (PG) près la cour d’appel de Parakou, Alexis Metahou, sur instruction du garde des sceaux, est allé jeudi rappeler aux officiers de la police judiciaire des communes de Kouandé, Pehunco et Kérou, les principes sacro-saints de l’enquête judiciaire. Cette descente du procureur général fait suite aux séries de cas d’assassinat et de vandalisme perpétrés par des individus qui se donnent le droit de régler des comptes à des personnes sur qui pèsent des soupçons de sorcellerie.

A Lire aussi Bénin – Tribunal de Djougou: des dossiers de viol, de sorcellerie, d’assassinat,…, inscrits au rôle ce lundi 20

En présence de ces auxiliaires de justice (officiers de la police judiciaire), le procureur a donné des instructions fermes pour qu’avec la collaboration des autorités locales, on puisse procéder à l’arrestation de tous ces pseudo-justiciers, auteurs de ces crimes crapuleux et leur faire infliger les peines à la hauteur des actes commis. Le procureur a profité de l’occasion pour rappeler que la sorcellerie n’est pas un phénomène béninois. A l’en croire, la sorcellerie existe dans tous les pays du monde et au Bénin, il y a des textes en vigueur en république du Bénin pour sanctionner cette pratique. « La sorcellerie existe dans tous les pays du monde, ce n’est pas l’apanage d’une ethnie, d’une région ou d’un peuple donné…L’assemblée nationale révolutionnaire avait déjà voté une loi pour réprimer la sorcellerie et les pratiques rétrogrades depuis 1987  », rappelle-t-il, selon des propos rapportés par L’ABP. Le procureur général a profité de cette descente pour sensibiliser les populations sur les démarches requises quand on soupçonne une personne de sorcellerie. Selon lui, il faut dénoncer la personne soit au commissariat, soit auprès des élus communaux et locaux.