Bénin: les regrets de Waounwa sur le colloque international de Joel Aïvo
L’orientation donnée par le professeur Joël Aïvo n’est pas du goût de dame Thérèse Waounwa qui, à travers une lettre ouverte adressée à l’ex-doyen de la FADESP, lui reproche d’avoir totalement oublié ceux qui, au sacrifice de leur vie, ont conduit à l’organisation de la conférence des forces vives de la nation.
Le président de l’association béninoise du droit constitutionnel, le professeur Joël Aïvo, a ouvert le vendredi 28 février 2020, un colloque international sur le thème : « La conférence nationale des forces vives de la nation: 30 ans après ». L’orientation donnée par le conférencier à ce rendez-vous-bilan qui a mobilisé des personnalité béninoises et internationales et au cours duquel un hommage particulier a été rendu au professeur Robert Dossou, n’a pas été du goût de la camarade de lutte membre du parti communiste du Bénin.
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Pour marquer sa désapprobation, elle a saisi, à travers une lettre ouverte, le professeur Joël Aïvo à qui elle semble reprocher de n’avoir pas fait cas, lors de son colloque, des personnes dont la lutte et les sacrifices ont contraint le régime d’alors à baisser la garde et s’ouvrir à la demande d’une assise nationale. Elle reproche surtout à l’initiateur du colloque d’avoir invité les anciens collaborateurs du général Mathieu Kérékou qui osent s’attribuer la paternité de l’initiative de la conférence des forces vives de la nation. « »Vous avez parlé comme si l’histoire récente du Bénin a commencé avec la Conférence Nationale et que celle-ci est tombée du ciel. Vous avez fait l’impasse sur tout ce qui s’est passé, notamment les luttes des travailleurs, de la jeunesse, des paysans et même des démocrates, et qui a permis et nécessité comme palliatif pro-impérialiste la tenue de la Conférence nationale« , s’indigne-t-elle.
Quelle reconnaissance pour le PCD et la Convention du Peuple?
L’emblématique combattante des liberté, Thérèse Waounwa, se désole que le colloque international sur les 30 ans de la conférence des forces vives de la nation ait pu se tenir sans qu’une seule fois on ait pu avoir un souvenir pour les dignes combattants du PCD et de la convention du peuple. » Vous avez complètement passé en oubli les parrains connus et reconnus de ces luttes que furent le PCD et la Convention du Peuple. De la part d’un professeur d’université, qui veut par surcroît faire œuvre scientifique, cela interpelle vraiment !« , s’indigne-t-elle une fois de plus.
Pour conclure, l’amazone du temps moderne estime que c’est du leurre de prétendre lutter aujourd’hui pour la démocratie sans associer étroitement cette lutte au patriotisme et à la lutte contre le pacte colonial. Allez dans nos tribunaux, vous verrez que 60 ans après notre indépendance, les paysans ont toujours besoin d’un interprète dans leur propre pays pour s’adresser à leurs juges, fait-elle remarquer. Pour conclure, elle a déploré la présence des personnalités intimes et des collaborateurs de l’actuel président de la République à ce colloque alors qu’il est en train de remettre en cause les acquis de la lutte des travailleurs.
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