Bénin – Présidentielle 2021: l’opposition désormais sans marge de manœuvre
Le Bénin a organisé le dimanche 17 mai 2020 les élections communales et municipales. Cinq partis politiques étaient en lice, dont un de l’opposition, même s’il est classé par les opposants dans la mouvance au pouvoir. La spécificité de ces élections, c’est qu’elles fixent désormais l’opposition sur son avenir politique.
Le gouvernement du président Patrice Talon a tenu le pari de l’organisation des élections communales de 2020, des élections qui scellent le sort des partis politiques de l’opposition, qui n’ont plus de marge de manœuvre. En effet, selon les nouvelles dispositions du nouveau code électoral, pour être désormais candidat à l’élection présidentielle au Bénin, il faut être parrainé par des représentants du peuple ou par des élus locaux. Les élections législatives, étant exclusives, aucun parti politique de l’opposition n’a pu participer à ces élections. La chance de rattrapage résidait donc dans les Communales.
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Malheureusement, des deux partis politiques de l’opposition, qui ont finalement réussi à se faire une existence légale, seul le parti des Forces cauris pour un Bénin émergent a pu participer à ces élections, le parti Restaurer l’Espoir, qui pourtant a pu obtenir son récépissé de déclaration, s’est abstenu de participer à la compétition. Seul le parti FCBE en est donc le seul de l’opposition parmi les 5 retenus par la CENA. Mais, pour les leaders de l’opposition, le parti FCBE n’est plus de l’opposition. Ils soupçonnent que les nouveaux responsables de cette formation politique soient en intelligence avec le pouvoir, pour faire croire à l’opinion internationale que l’opposition était en lice pour les Communales. Tout compte fait, la loi électorale est assez claire et aucun des partis politiques de l’opposition, absents aux dernières Communales, ne peut présenter de candidat pour l’élection présidentielle à venir. La politique de l’autruche n’a finalement pas servi la cause des opposants. La Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, prise pour une piste de sortie par certains leaders de l’opposition, n’est pas non plus une garantie fiable pour ces derniers, d’autant plus qu’elle-même est actuellement confrontée à une situation de fragilisation de son pouvoir. Les jeux sont donc désormais clairs et l’opposition sait maintenant à quoi s’en tenir. Dans un contexte où les gens ne vont pas en politique par conviction ou pour une idéologie, on peut craindre, dans les tout prochains jours, que les partis politiques de l’opposition soient des témoins impuissants de départs massifs de leurs militants vers la « rivière ».
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