Coronavirus : des scientifiques allemands et danois se penchent sur le remède de Madagascar
Parce que le produit malgache anti-coronavirus dénommé Covid Organics est sujet à controverse, des scientifiques allemands et danois ont décidé de faire des tests sur le produit, afin de vérifier son efficacité contre la maladie pandémique.
Des tests sur le CVO malgache seront réalisés par les scientifiques de l’Institut allemand Max Planck des colloïdes et des interfaces à Potsdam, faisant partie d’un groupe de chercheurs allemands et danois, collaborant avec la société américaine, ArtemiLife. « Il s’agit de la première étude dans laquelle des scientifiques étudient la fonction de ces substances végétales en relation avec COVID-19 », a déclaré le chef de l’étude, Peter Seeberger, à DW. Selon le média allemand, il sera question d’étudier des extraits de test de la plante Artemisia annua, également connue sous le nom d’absinthe douce, ainsi que des dérivés isolés de la plante, tels que l’artémisinine. Un composé d’Artemisia est utilisé depuis longtemps, comme traitement contre le paludisme.
Le président malgache, Andry Rajoelina, a présenté une potion contenant un extrait d’Artemisia et d’autres herbes comme un « remède miracle » contre le coronavirus. Depuis lors, les médias africains ont exploité le potentiel de la décoction, et plusieurs pays africains ont passé commande du tonique à base de plantes, vendu sous le nom de Covid Organics. Le directeur de l’institut de recherche malgache IMRA, Charles Andrianjara, a parlé vaguement de « tests sur certaines personnes » lorsqu’il a été contacté par DW pour obtenir des détails sur toute étude scientifique sur la potion, et a fait référence à de nombreuses années d’expérience avec la concoction. Le président Malgache avait indiqué sur France 24 plus tôt, que le produit, étant une décoction et non un médicament, avait suivi tous les tests requis, dont une observation clinique comme le recommandent les textes de l’OMS.
L’Artemisia annua efficace contre le premier coronavirus
L’Organisation mondiale de la santé, cependant, prévient sur son site web qu’il n’y a « aucune preuve suggérant que la covid-19 peut être évitée ou traitée avec des produits fabriqués à partir de matériel végétal à base d’Artemisia. » Bien qu’il soit possible que de nouveaux traitements viennent des médicaments traditionnels, explique Michel Yao du Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique, les gens devraient s’abstenir d’utiliser des remèdes non testés contre le coronavirus. Artemisia annua n’est pas le premier traitement antipaludique à attirer l’attention dans la recherche d’un traitement contre covid-19.
Le médicament contre le paludisme, l’hydroxychloroquine, a également fait l’objet d’une forte stimulation au cours des derniers mois, malgré le peu de données étayant son efficacité contre l’infection à coronavirus. L’Artemisia a également été testée «avec succès» contre des maladies autres que le paludisme, dit Seeberger. Des études ont révélé que l’extrait d’Artemisia était efficace pour inhiber le premier coronavirus du SRAS (SARS-CoV), qui a fait surface en Asie, en 2002, provoquant une maladie respiratoire. Selon DW, les scientifiques attendent les résultats, fin mai au plus tard. Si Artemisia s’avère efficace dans ces essais, d’autres tests, y compris des études cliniques sur l’homme, devront encore avoir lieu.
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