Libye : les Etats-Unis accusent la Russie d’attiser le conflit

Les Etats-Unis accusent la Russie d’entacher le processus de résolution de la crise libyenne et de fournir des armes et d’autres soutiens aux mercenaires du groupe Wagner et à des milices syriennes aux côtés de l’homme fort de Benghazi, Khalifa Haftar, contre le gouvernement reconnu par l’ONU.

La Russie essaie d’élargir sa présence le long de la mer Méditerranée et en Afrique plus largement, et son implication ne fait qu’aggraver la situation, ont déclaré jeudi trois journalistes au département d’État, lors d’une conférence de presse. « La Libye est devenue le prochain lieu des efforts malveillants de la Russie pour exploiter les conflits régionaux à son propre avantage politique et économique », a déclaré le sous-secrétaire adjoint, Christopher Robinson, aux journalistes. «Il s’engage simultanément dans des activités qui sapent un processus de paix politique et élargissent le conflit.» Pour Robinson et les autres responsables, Moscou se sert du groupe Wagner, une milice russe privée dirigée par un proche du président Vladimir Poutine, comme un instrument «à faible coût et à faible risque» pour atteindre ses objectifs.

Les critiques et les accusations de l’administration américaine ont été complètement refoulées par le Kremlin. Le gouvernement russe a nié tout lien avec le groupe Wagner. Un groupe d’experts des Nations Unies a déclaré que 800 à 1 200 mercenaires russes, y compris des tireurs d’élite, opéraient activement en Libye depuis 2018 et constituaient effectivement un «multiplicateur de force» dans le conflit. Alors que le président Donald Trump a, à un moment donné l’année dernière, exprimé son soutien au «rôle important de Haftar dans la lutte contre le terrorisme», son administration a depuis fait machine arrière. La Libye est en crise depuis 2011, lorsque l’ancien dirigeant, Mouammar Kadhafi, a été renversé et assassiné par la France et ses alliés de l’Otan.