Bénin – Rencontre Talon/Partis politiques: une tragi-comédie, selon Azannaï

Candide Azannai - Ancien ministre

L’ancien ministre délégué auprès du président de la République chargé de la défense nationale a opiné sur la rencontre, qui a eu lieu, ce mercredi, entre le président Patrice Talon et certaines formations politiques.

Répondant à des questions posées par des abonnés sur sa Page Facebook, l’ancien ministre, Candide Azannaï, a donné sa lecture du vote, en procédure d’urgence au parlement, d’une loi explicative et complétive du code électoral.

Suivant de loin les derniers événements politiques du pays, l’ex-collaborateur de Patrice Talon assimile l’élection des maires, la modification du code électoral et la rencontre entre le chef de l’Etat et certains partis politiques comme une tragi-comédie.

Les élections communales et municipales

Absent de la course à la conquête des mairies, le parti Restaurer l’espoir continue de soutenir qu’il n’y a pas eu d’élection pour renouveler les conseils communaux et municipaux. Selon lui, tout ce qui se déroule, depuis mai 2020, est juste une comédie.

A l’en croire, le parti Restaurer l’Espoir et la coalition de la résistance, à travers des appels aux citoyens, ont invité au boycott et au rejet de la « mascarade d’élection ». Un appel qui aurait été attendu, selon lui. « Seulement, 103 électeurs sur 638 à l’endroit où Patrice Talon lui-même a voté, soit à peine 1 électeur sur 6 inscrits et sur l’ensemble du pays, seulement 25,31% soit un rejet hors les urnes de 74, 69%.« , a indiqué l’acteur politique de l’opposition.

Pour lui, les communales sont un échec cuisant que ne peuvent falsifier les pressions gonflantes, dites officielles. « A partir de ce constat, rien ne nous regarde plus dans la tragi-comédie en cours.« , indique-t-il.

Quid de la relecture du code électoral? 

Pour le ministre Candide Azannaï, il n’est pas du rôle des parlementaires de procéder à l’interprétation de la loi. A l’en croire, lorsqu’une loi est dite votée, il n’appartient plus à aucun parlement, digne de ce nom, d’intervenir dans le processus de son application. « Et il est clair que ni le législateur ni l’exécutif ne doivent être des interprètes authentiques de la loi. Ils ne le sont pas et, depuis MONTESQUIEU, cela est connu des collégiens ou des lycéens. », affirme-t-il.

S’il révèle qu’il y a contentieux dans l’application de la loi, c’est le juge de la Cour Suprême qui est indiqué en matière de contentieux des élections locales. « Est-ce qu’il y a un problème de blocage relatif à une incompréhension, nécessitant une interprétation? C’est le juge constitutionnel qui est l’interprète authentique. Ce n’est ni au législateur, ni à l’exécutif qu’est dévolue l’interprétation authentique de la loi, encore moins le contentieux.« , se désole-t-il.

Pour lui, ce qui se passe est honteux. « Nous sommes dans la tragi-comédie entre faussaires et complices de prédation des libertés, de la démocratie et de l’Etat droits. Rien ne concerne le Parti « Restaurer l’Espoir » ( RE ) dans les empoignades entres faussaires et criminels.
Laissez-les dans leurs contorsions, c’est le chant du cygne.« , conclut-il.