Bénin – Présidentielle de 2021: vers un nouveau bégaiement de la réforme du système partisan?

La réforme du système partisan, tant vantée par la rupture, souffre de beaucoup d’insuffisances. En tout cas, l’hégémonie qu’elle est sensée accorder aux partis politiques, semble aussi être un échec; et l’éventualité d’avoir des candidats sans parti politique pour l’élection présidentielle de 2021 est assez forte.

Selon la philosophie portée par la réforme du système partisan, les partis politiques, tels que le Bloc Républicain, l’Union Progressiste, et les Forces cauris pour un Bénin émergent, qui sont des formations ayant participé à au moins une échéance électorale, devraient être les seuls à proposer de candidats pour l’élection présidentielle de 2021. Malheureusement, ce qui se dessine une fois de plus et qui risque d’arriver, c’est qu’aucun des candidats à la prochaine élection présidentielle ne soit membre de parti politique régulièrement constitué.

Ces partis politiques, une fois de plus, finiront par soutenir des candidats qui sont extérieurs à leur organisation. Le parti « Moel-Bénin » du directeur général des infrastructures, Jacques Ayadji, vient de donner éloquemment l’exemple en désignant le président Patrice Talon comme le candidat du parti, alors que ce dernier n’est pas membre de leur formation politique.

Qu’il vous souvienne qu’en initiant la réforme du système partisan, le président Patrice Talon a longuement insisté sur le fait que l’animation de la vie politique est une mission confiée aux partis politiques et qu’il est paradoxal que, depuis 1990, aucun président de la République n’ait pu provenir d’une formation politique.

Si le parti Bloc Républicain a, au lendemain de sa constitution, affirmé qu’il aura son candidat pour la présidentielle de 2021 et qui, semblait-il, ne serait pas l’actuel chef de l’Etat, l’idée a été vite remise en cause par le ministre d’Etat chargé du plan et premier responsable de cette formation politique, qui soutient ardemment l’actuel locataire du palais de la Marina.

C’est dire que tout se met en place pour que le prochain président de la République soit encore un homme sans parti politique, donc sans parcours politique continu et bien traçable. Une énième preuve de l’échec de la réforme du système partisan, conduit à cor et à cri par la mouvance.

Présidentielle 2021: des candidats sans parti politique se bouscule

La prompte réaction du parti « Moel-Bénin » à jeter son dévolu sur le président Patrice Talon, pour être le premier sur la liste des partis qui vont lui emboîter le pas, est la preuve que les acteurs politiques béninois sont des « faire-valoir », de véritables démarcheurs politiques qui ne portent en eux aucune ambition pour le pays.

Si, à sept mois de l’élection présidentielle de 2021, aucune de ces formations ne fait signe de vie, c’est qu’elles n’ont aucune alternative et attendent de recevoir les consignes de l’oiseau rare qu’ils ont contribué à apporter au pouvoir.

En soutenant la réforme contre vents et marrée, en dépit des dénonciations et des contestations, ces partis politiques sont aujourd’hui incapables d’assumer les textes qu’ils ont eux-mêmes contribué à faire voter.

La nature ayant horreur du vide, le professeur Joêl Aïvo, qui ne sort d’aucun parti politique, se positionne en attendant de trouver la formule pour le parrainage. Et comme un Frédéric peut en cacher un autre, un candidat sans parti politique du nom de Frédéric Alapini s’annonce aussi pour la ligne de départ.

Il n’est donc pas à redouter que, les mois à venir, nous enregistrions une flopée de candidatures indépendantes et les partis politiques relégués à leur vieux amour, celui de soutenir les indépendants et négocier des prébendes; encore qu’ils disposent en ce moment du parrainage comme moyens de chantage.

Les commentaires sont fermés.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. Accepter En savoir plus