Bénin: « tout » est à réformer, même le « fâ »
En annonçant sa candidature pour l’élection présidentielle de 2016, l’actuel locataire du palais de la Marina a annoncé des réformes dans presque tous les secteurs, et il ne s’est pas trompé. « Tout » est, en effet, à réformer, même le « fâ », pour donner la chance à ce pays de se développer.
A l’image des mouvements de suscitation de candidature qui fusent dans toutes les communes, « le fâ » aussi entre dans la dance pour ne pas être du reste des comportements symptomatiques dans lesquels les béninois se plaisent de plus en plus. Ces signes ne trompent pas et sont annonciateurs d’une urgence de réforme. Oui, tout est à réformer, même le « fa », pour que le pays se déchausse des carcans, véritables pesanteurs qui annihilent les efforts de développement.
Le Jeudi 13 Août 2020, des prêtres du « fâ » ont senti la nécessité de faire des consultations pour savoir si l’actuel locataire du palais de la Marina est éligible à un second mandat. Si l’acte est tolérable dans la désignation d’un « dah », chef de collectivité, elle ressemble beaucoup plus à une manipulation de conscience, quand il s’agit de la désignation du premier des béninois, c’est-à-dire, le président de tous les béninois.
Mais, là n’est pas le problème. Le problème, c’est que la session du « fa » de Kpassèzounmè de Ouidah sent, 24 heures plus tard, la nécessité de faire elle aussi une consultation pour savoir si le président de la république qui a pourtant une compétence nationale est éligible pour un second mandat.
A l’allure où vont les choses, nous risquons d’être témoins, les jours à venir, d’une véritable cacophonie, dont les maîtres d’orchestre seront les prêtres de fâ et les jeunes « suscitateurs » de candidature.
La fonction présidentielle est avant tout un sacerdoce et celui qui sent l’appel et la capacité de l’assumer n’a nullement besoin d’une pression extérieure. Il n’a besoin que de son libre arbitre et de sa sincérité consciente. Alors, chers prêtres de fâ, vous n’êtes pas dans votre rôle. Evidemment « tout » est à réformer, même le fâ.
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