Kmal Radji : mémoire d’une élection (épisode 1)
19 février 2016 officiellement la campagne présidentielle était lancée. On venait de réussir quelque chose d’extraordinaire. Organisée l’opinion et contraindre le pouvoir en place à reconnaître la candidature de son ennemi juré.
A l’époque nous n’étions encore qu’une petite bande de cerveaux volontaire que les services secrets du régime en place, auraient enfermé s’ils avaient réussi à nous mettre la main dessus. Mais à partir du lancement officiel de la campagne, on ne pouvait plus se cacher. Il fallait distribuer les cartes de la démarche politique. Faire valoir la conviction pour ce pays, d’un nouveau départ.
Le 22 février aux environs de 21h mon téléphone sonne. En ce moment, par crainte je n’habitais plus chez ma grande mère à gbegamey. J’étais recherché et les signes de ma voitures presque brûlée à la sortie d’un restaurant, m’avait fait développé l’intelligence d’une époque de ma vie où je dormais à Joncquet. Je ne devais pas être naïf ! Je devais être méthodique pour aller au bout de ma conviction politique. Celui de faire échouer un homme qui prônait ouvertement la reconquête économique de la france en Afrique. Mais surtout celui de faire échouer un dirigeant qui ne savait plus quel carte jouer pour se maintenir au pouvoir pour continuer le après nous, c’est nous.
Après avoir été boycotté et affamé sur tous les évènements artistique, organisée à la gloire de YINWHÈ où seul son image trônait sur des grands concerts comme s’il était aussi un artiste, on venait de me proposer une prestation artistique. Je devais rencontrer le promoteur dans une villa de la cen-sad. Pour réussir l’appât, l’on était passé par un ami de longue date. Je ne devais pas envoyer mon manager.
A cet instant, la petite voix dans ma tête me disait que c’était un piège et qu’il fallait pas que j’y aille. Mais fuir quoique ce soit n’a jamais été une option et j’étais curieux de vivre le scénario.
Une fois au rendez-vous, ce n’était finalement plus une villa de la cen-sad mais un appartement du Bénin marina hôtel. Une fois dans l’hôtel, j’ai été traîné d’une chambre à une autre chambre, ensuite dans les salons du NOKOUÉ pour finalement finir dans le jardin de l’hôtel.
Des militaires étaient un peu partout en civil. A leur comportement, leur façon de rester debout, de regarder, l’ennemi de la naïveté que j’étais, pouvait le deviner. Je rencontrais finalement le prétendu promoteur entouré de son équipe…
Ils ont essayé de me mettre à l’aise. Puis la discussion fut lancée droit au but.kamal nous savons que tu es au cœur de l’opinion pour faire accepter patrice talon comme président. Mais il ne sera pas élu. Nous savons aussi que tu travailles énormément sur le fameux «meeting du campus ». Nous avons suivi toute l’organisation et le nombre de jeunes que tu mobilises. Nous voulons que tu arrêtes toute organisation dans ce sens.
Nous voulons que tu travailles avec nous pour faire élire notre candidat. Ton travail ne sera pas mal remercié. Et désormais il faut que tu puisses savoir que tu ne peux pas refuser la proposition que nous te faisons. Nous t’avons à l’œil !
Je n’ai donc pas le choix ! Dis-je avec sourire
– Tu sais qu’on ne peut pas te le dire comme cela ! Tu vas recevoir avant de quitter ici, 30 millions de francs. Tu organiseras par toi même ta façon de quitter derrière lui. Tu écriras une chanson pour nous….
Je recevais clairement des ordres ! D’individus que je n’avais jamais vue de ma vie, qui apparement me connaissais, et m’intimidais.
Bref A ce moment dans ma tête, je me posais une seule question comment arrives-tu à te retrouver dans des embrouilles pareil ? Mon corps m’a lancé un message, je ne sais pas comment tu feras ! Mais fais-nous quitter ce lieu. Heureusement c’était un hôtel !
Vu l’ambiance, le ton, l’organisation des événements, je n’avais qu’une seule option. il fallait de l’intelligence pour quitter les lieux. Il fallait alors que je me montre intéressé sans longs débats.vous savez je ne peux pas décider seul ! Il faut que je puisse convaincre les autres, pour que nous puissions orienter autrement notre organisation. Mais 30 millions ne vont pas suffire. Gardez l’argent avec vous, demain matin je reviens avec 2 d’entre eux et nous allons vous donner toute la base de donné de notre travail. Si je prends de l’argent derrière eux, certains peuvent dire ou faire des choses qui ne pourraient pas vous profiter.
– Ok d’accord tu as jusqu’à demain
En quittant les lieux, premier réflexe, je me suis rassuré de ne plus être suivis, je serrais mes doigts d’avoir quitter une ambiance des plus tendu de ma vie. Pourtant dans ma tête, Je me disais « on ne me menace pas, vous allez voir ! »
Je suis allé directement chez ma mère au marché de gbegamey, dans sa boutique à côté des rails, la même que 2 ans plus tard, le préfet MODESTE TOBOULA détruisait. En arrivant là-bas, elle me faisait savoir que des messieurs très bizarre dans une voiture au vitre noire, était venue faire semblant d’acheter des calebasses, et qu’ils lui ont demandé d’après son fils kamal l’artiste révolutionnaire. Ma mère m’a fait savoir violemment qu’elle n’était pas d’accord avec mes prises de position politique sur le régime en place et que je devais me ranger.
Après lui avoir lancé deux à trois blague, je lui ai fait savoir qu’elle n’avait pas à s’inquiéter et que de toute façon j’étais un artiste qui au fond devait dire des choses. Mais qu’il y avait rien de grave. J’ai mangé le repas de ma mère ce soir là. Je me disais, au fond de moi, c’est maintenant que le film commence. J’ai cassé ma puce carte SIM de l’époque. J’ai acquis une nouvelle puce chez l’un des plus grand bandits de gbegamey.
J’ai dormi à Godomey ce soir là. Chez un jeune gabonais qui étudiait au Bénin, du nom de BOB un producteur de musique, qui est aujourd’hui au USA. Il ne devait pas savoir pourquoi je squattais chez lui ce jour. Avec lui au piano, ce soir j’ai écris l’hymne du nouveau départ. La chanson de 7 mn qui allait être partout sur les chaînes de télévision pendant la campagne.
L’expression « nous t’avons à l’œil » m’était resté dans la gorge. Je devais disparaître tout en étant présent. Dans une ville comme cotonou, une seule moto pouvait être à la hauteur de la mission. Le lendemain matin, avant 7h, je me suis rendu à KACHI à porto novo chez un vieux mécanicien qui retapait des vespa. J’ai payé 150.000 FCFA pour acheter une vespa. En quittant Porto-Novo sur la moto de la clandestinité, je me suis rendu à Apkapka pour voir ma fille. Elle était si petite. J’avais l’impression de lui dire Adieu.
Après cette visite, tout était dit ! Pour moi, Soit il devenait président, soit pour moi c’était la projection d’un exil ! De ce 23 février jusqu’au 06 avril 2016, j’ai dormi où j’ai pu travaillant méthodiquement. J’ai démantelé le premier réseau digital de tous ceux qui allaient travailler en le sachant ou non, à l’election d’un « APRÈS NOUS C’EST NOUS ».
Internet et les réseaux sociaux étant un outil d’opinion, avec les moyens de l’état, Leur bureau était à ….
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