Bénin: 14 octobre 2015- 14 octobre 2020, 5 ans que Mathieu Kérékou s’en est allé
Ce 14 octobre 2020, cela fait exactement 05 ans que le Général Mathieu Kérékou, ancien président de la République, s’en est allé. Pour la commémoration de son 5è anniversaire de décès, des célébrations eucharistiques sont prévues pour rendre hommage à l’illustre disparu, père de la révolution.
Le 14 octobre 2015, l’ancien président de la République, le Général Mathieu Kérékou, passait de vie à trépas. la nouvelle avait été rendue publique par un message de son successeur, Boni Yayi, qui avait présenté ses condoléances à la nation dans une déclaration de presse. « J’ai le regret et la profonde douleur de vous annoncer la disparition ce mercredi 14 octobre du général président Mathieu Kérékou » , avait indiqué Thomas Boni Yayi.
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Aujourd’hui 14 octobre 2020, soit 5 ans après cette tragique nouvelle, le Général Mathieu Kérékou reste toujours gravé dans les mémoires des Béninois. Décédé à l’âge de 72 ans, Mathieu Kérékou, connu sous le pseudo « Le Caméléon », était l’un des présidents de la République qui avait arqué l’histoire politique du Bénin. La plupart des moments marquants de l’histoire du Bénin porte ses marques.
De la caserne à la Présidence
Mathieu Kérékou a suivi sa formation militaire au Mali, Sénégal et en France. Enfant de troupe de Kati au Mali, il a rejoint le Sénégal où il a intégré le Prytanée militaire de Saint-Louis. Mathieu Kérékou sera reçu plus-tard à l’École militaire de Fréjus et à l’École d’état-major de Paris.
A son retour au bercail, il devient aide de camp de Hubert Maga, à l’époque président du Dahomey, de 1960 à 1963. En 1967, Mathieu Kérékou, l’homme aux lunettes fumées, prend la tête du Comité militaire révolutionnaire en charge de la supervision du gouvernement, après le départ forcé du président Christophe Soglo. Après cette étape, il laisse le pouvoir entre les mains des civils, avant de revenir à la charge en 1972.
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En 1972, « Le Caméléon » orchestre un coup d’Etat contre le président Justin Ahomadegbé et s’impose avec le régime marxiste-léninisme. Mathieu Kérékou dirige le pays jusqu’à la Conférence nationale des forces vives de la nation, qui a conduit à l’élection présidentielle remportée par Nicéphore Soglo en 1991. Mais en 2001, Mathieu Kérékou revient en force et se faire élire. Conforméùent aux dispositions de la Constitution, il quitte le pouvoir en 2006 et passe la main à son successeur Thomas Boni Yayi, venu fraîchement de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD).
Quelques citations du président Kérékou
Il avait la verve et l’éloquence propre aux militaires. Le général Mathieu Kérékou avec sa tonalité sonnante, était coutumier de rhétorique et parfois d’humour. Voici quelques unes de ces citations recueillies par la chaîne du service public.
- “Le Dahomey est trop petit pour avoir trois présidents (…) On est à peine trois millions. Trois présidents c’est trop. Nous sommes assez pauvres pour avoir trois chefs“, propos tenus après avoir renversé le monstre à trois tête;
- “Un groupe de mercenaires à la solde de l’impérialisme aux abois a déclenché depuis ce matin à l’aube une agression contre le peuple béninois et sa Révolution démocratique et populaire (…) A l’heure où nous vous parlons, nos unités de combat sont à pied d’oeuvre (…) Nul doute que nous vaincrons (…) Mort aux mercenaires, mort aux traîtres. Prêts pour la Révolution, la lutte continue“, c’est le discours tenu lors de l’agression mercenaire;
- “Aux hors-la-loi internationaux, ces bandits d’une civilisation et d’une société décadentes, ces fauves et ces vampires armés jusqu’aux dents par les traîtres, l’impérialisme international et ses valets locaux, nous et nos martyrs leur disons bien haut : vous êtes lâches, ingrats envers l’Afrique et ses fils“;
- “Le peuple béninois n’a commis aucun crime si ce n’est le droit à l’indépendance, à la liberté, à la dignité, à la souveraineté et au progrès que l’impérialisme international et ses valets béninois africains s’acharnent à ne pas lui reconnaître”;
- “Nous ne sommes pas en guerre contre les forces vives de la nation et (…) en conséquence, nous leur demandons pardon. Pardon au nom de l’amour de notre patrie, au nom de l’amour de notre peuple et au nom de l’amour du prochain“, lors de la conférence des forces vives;
- “Au nom de l’intérêt supérieur de la nation et du peuple béninois tout entier, nous disons que les décisions prises par la Conférence seront appliquées dans l’ordre et la discipline librement consentis. Ce n’est pas du défaitisme, ce n’est pas la capitulation, c’est une question de responsabilité nationale“
- “Nous étions en haut, nous sommes descendus en bas. Nous remontons en haut” lors de son retour au pouvoir après la conférence;
- “La constitution dit vous êtes candidat pour cinq ans, merci, renouvelable une fois, merci beaucoup. Vous vous êtes lancé dans l’aventure, si Dieu vous a permis de franchir la première étape, cinq ans ; la deuxième étape, vous êtes au bout du rouleau et vous vous entêtez en disant je veux réviser la Constitution, alors vous ne respectez plus la volonté de Dieu”;
- “Ce qui est dit est dit et comme l’a dit le pharaon, que cela soit écrit”.
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