Bénin: le Maire Luc Atrokpo s’oppose royalement au Préfet Jean-Claude Codjia
Malgré l’avis favorable du Préfet intérimaire du département du Littoral pour des « manifestations dans les marchés du Bénin », le Maire de Cotonou, Luc Atrokpo, vient d’interdire toutes manifestations publiques à Cotonou jusqu’à nouvel ordre.
Dans une correspondance N 8/278/DEP-LIT/SP-C, en date du 28 octobre 2020, Monsieur Jean-Claude Codjia, Préfet du Littoral par intérim cumulativement avec ses fonctions du Préfet de l’Atlantique, a autorisé le Mouvement des Femmes Béninoises pour la Paix, pour des manifestations, samedi 31 aout 2020, dans les grands marchés du Bénin. « En vue d’un encadrement desdites manifestations dans mon ressort territorial, par la Police Républicaine, je vous demande d’une part, de bien vouloir me préciser les marchés qui les abriteront et indiquer d’autre part, l’itinéraire à suivre par les organisateurs pour se rendre à la Mairie de Cotonou, aux fins de remettre leur déclaration au Maire. », a déclaré l’autorité préfectorale.
Ce même 28 octobre 2020, le Maire de la municipalité de Cotonou, également unique commune du Département du Littoral, a fait sortir une note interdisant toutes manifestations publiques jusqu’à nouvel ordre. Selon la note 114/MCOT/SG/SGA/SA signé par le Maire Luc Sètondji Atrokpo, « sont interdits, jusqu’à nouvel ordre, sur toute l’étendue du territoire de la commune de Cotonou, tout rassemblement et toutes manifestations publiques, à caractère festif, revendicatif et politique. »
Luc Atrokpo a-t-il la mémoire courte ?
Deux décisions contradictoires dans une même journée et sur la même étendue territoriale, c’est le jeu flou dans lequel veut se lancer le Maire Luc Atrokpo. En effet, en matière administrative, le Préfet est le supérieur hiérarchique du Maire, et celui-ci se doit de se soumettre « strictement » aux décisions préfectorales. Les relations tendues entre l’ex-maire de Cotonou, Léhady Soglo, et l’ex-préfet du Littoral, Modeste Toboula, sont encore fraîches dans la mémoire des cotonois.
Mais, voulant faire entrave aux droits de l’homme et des libertés de manifestation, le Maire Luc Atrokpo s’est donné la liberté d’aller à l’encontre de la décision du Préfet. Dans ce contexte de la lutte contre la propagation du Coronavirus, une bonne foi pouvait être prêtée à Luc Atrokpo s’il n’y avait pas cette « coïncidence-planifiée » des deux décisions.
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