Bénin: « Les milliards de dettes nous étouffent », lettre de Fred Houénou à la classe politique

A l’occasion de la commémoration du 5è anniversaire de décès du Général Mathieu Kérékou, Fred Houénou a adressé une lettre ouverte à la classe politique. Dans son adresse publiée sur Faceboook, l’ancien collaborateur du ministre Alain Orounla, a abordé les difficultés qui ne permettent pas à la jeunesse de s’exprimer et jouer le rôle qui est le sien pour le développement du pays.

L’ancien Conseiller technique aux actions stratégiques au Ministère de la Communication et de la poste, Fred Houénou, rejette les critiques qui font de la jeunesse, une entité « sans conviction, sans foi, sans valeurs ». Dans une lettre ouverte adressée à la classe politique, il prend la défense de la jeunesse. « On dit ici que la jeunesse béninoise est sans conviction, sans foi, sans valeurs, et pourtant moi je ne vois dans leurs yeux ni lâcheté ni résignation mais une force qui attend son heure », a-t-il écrit.

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Pour Fred Houénou, la jeunesse est une force qu’il faut guider afin d’en tirer de bonnes retombées. « Mais cette force, elle peut-être aussi destructrice si nous continuons d’exercer le pouvoir comme une fin en soi. Trop de promesses déçues. Trop de souffrance sociales. La politique est en état d’urgence. Le chômage s’étend, les milliards de dettes nous étouffent. Le parti des désespérés s’agrandit au jour le jour », prévient Fred Houénou.

Lettre ouverte de Fred Houénou à la classe politique béninoise


Chers aînés, chers congénères,
Aujourd’hui 14 octobre 2020, nous nous souvenons du cinquième anniversaire du rappel à Dieu de notre cher et regretté patriarche le Général Mathieu KEREKOU.


Il y’a cinq ans à l’annonce de son décès tout le gratin politique béninois ; tous ceux qui ont été ses fidèles alliés politiques comme ses adversaires les plus farouches se sont tous rués chez lui pour témoigner à sa veuve , à sa famille et au peuple béninois leur condoléances et compassion pour la disparition d’un grand humaniste, d’un grand démocrate et d’un grand républicain.


Chaque génération donc d’hommes politiques de 1972 à ce jour en ce la concerne porte en elle une part de l’héritage de ce grand homme dont la providence nous a fait cadeau. Elle doit , toujours sans le savoir quelque chose à notre pays.


Aujourd’hui trente années après l’historique conférence des forces vives de la Nation de février 1990 dont il aura été le principal artisan, le Bénin est de nouveau à la croisée de chemins. Beaucoup de questions méritent des réponses claires et précises. Sommes nous toujours une Nation ? De qui notre République sert elle les intérêts ? Dans un monde devenu un village planétaire, pesions nous davantage en tant que pays ?
Chacun en son âme et conscience répondra à ces questions.
En ce qui me concerne je crois que consciemment ou inconsciemment nous nous contentons chaque cinq ans de conserver le plus longtemps possible des acquis dépassés au lieu d’inventer l’avenir. Voilà pourquoi nous sommes toujours au pied du mur.


Nous avons tourné dos à notre jeunesse . Voilà pourquoi nous n’avons ni avenir ni espérance. Car c’est lorsque la jeunesse commence par devenir une espérance que l’histoire nationale cesse d’être un éternel recommencement pour devenir une invention.
Si nous continuons de louvoyer, spectateurs impuissants du lent déclin moral et économique de notre pays, au lieu de changer radicalement de cap pour porter les réformes que le 21ème siècle rend impératives , nous aurions délibérément choisi de sacrifier l’avenir de nos enfants.

Il nous faut absolument miser sur notre jeunesse comme le font les peuples qui s’en sortent.
On dit ici que la jeunesse béninoise est sans conviction, sans foi, sans valeurs, et pourtant moi je ne vois dans leurs yeux ni lâcheté ni résignation mais une force qui attend son heure. Cette force , elle peut-être extraordinaire si nous savons la guider vers des changements inédits. Je n’ai jamais senti autant de lucidité et d’exaspération face au blocage de notre société que chez la jeunesse.


Mais cette force elle peut-être aussi destructrice si nous continuons d’exercer le pouvoir comme une fin en soi. Trop de promesses déçues. Trop de souffrance sociales. La politique est en état d’urgence. Le chômage s’étend, les milliards de dettes nous étouffent. Le parti des désespérés s’agrandit au jour le jour . Faisons attention !
Merci et pieuse commémoration à tous.

4 comments

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Malick

C’est ahurissant de voir comment un intellectuel peut venir tranquillement cracher sur son honneur sur la toile pour je ne sais quoi. KEREKOU avait vraiment trouvé la bonne expression.

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gloire

Mon ami malick ne laisse pas la aine prend le dessus dans votre vie.

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Blaise Pascal

Fred, si jeune vous vous croyez, voue ne faites preuve d’aucune conviction en navigant ça et là dans la gadoue depuis lors. Vous n’avez pas de boussole et donc êtes difficile à suivre parce que obnubilé par votre seul ventre dont le volume effraie plus d’un sur votre passage
Sachez disparaître avent que vous n’y soyez contraints!

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Hounsoukpevi Zacharie

Vraiment c’est déplorable quand on t’avais nommé es ce que tu avais refusé mais quand accepté et les conditions ne t’ont pas favorable tu cris non ne cris pas garde tes mots nous vous connaissons quand les autres disaient que ça n’allaient pas vous aviez dit quoi avec votre soumanou toleba????