Bénin – Présidentielle de 2021: les partis politiques toujours dans un schéma de démission
Avec le recul, il est loisible de constater que les réformes politiques conduites à cor et à cri par la rupture ne permettront pas d’élire en 2021, un président sorti de la moule des partis politiques.
Cette perspective qui semble de plus en plus se concrétiser est l’un des nombreux signes que la réforme du système partisan dans son esprit est quasiment un échec.
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Si ces réformes politiques ont réussi à créer une atmosphère crisogène dans le pays, elles n’ont pas réussi, à proprement parler, à apporter des réponses attendues aux préoccupations qui les ont soutenues.
Une analyse objective de la situation politique du pays permet d’affirmer que les réformes, loin de renforcer les partis politiques, n’ont fait davantage que les fragiliser.
L’animation de la vie politique, mission constitutionnelle dévolue aux partis politiques, est en nette régression avec l' »assassinat » de certains partis politiques traditionnels, comme le PRD, qui d’une manière ou d’une autre jouaient tant bien que mal le rôle.
Les nouveaux partis « forts » issus des réformes politiques actuelles ne sont pas aussi forts qu’ils tentent de le faire croire. C’est d’ailleurs des partis sous tutelle qui donnent l’impression de ne pas vouloir s’affranchir.
La réforme du système partisan: Talon veut, le BR s’y oppose-t-il ?
Les arguments avancés par les responsables du Bloc Républicain pour porter la candidature du président de la République ne sont tout simplement pas soutenables.
A travers cette candidature, le parti du ministre Abdoulaye Bio Tchané semble affirmer que leur bloc n’est assis sur aucune vision politique et n’a d’embition que celle portée par Patrice Talon.
Mieux, cette formation politique vient ainsi de confirmer l’absence de leader charismatique en leur sein. Quel avenir pour un parti politique qui est sans leader?
Si l’une des philosophies, non pas la moindre d’ailleurs, de la réforme du système partisan est de faire élire à la tête de l’Etat un militant actif d’un parti politique, le parti cheval blanc cabré qui pourtant a soutenu la réforme n’est donc pas allé jusqu’au bout de cette réforme par son soutien au chef de l’Etat.
En réalité, la réforme du système partisan conduite à pas de charge par la mouvance au pouvoir doit être considérée par les partis politiques issus de ces réformes comme un cadeau offert sur un plateau d’or afin que 30 ans après le multipartisme intégral, un président de la République est issu d’une formation politique.
Cette mobilisation des partis politiques de la mouvance autour du chef de l’Etat pour soutenir sa candidature donne l’impression que la réforme a été conduite pour permettre au chef de l’Etat qui s’est fait élir sans parti politique d’avoir à son solde des partis politiques pouvant l’aider à se garantir un second mandat.
L’ère des hommes providentiels est loin d’être révolu
Avec une classe politique qui s’attitre elle-même comme médiocre, la fin de l’homme providentiel pour occuper la fonction du président de la République n’est pas pour bientôt.
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Le vote de lois pour les y contraindre reste également de loin, une réponse fragile. Il faut en somme opérer un véritable changement de paradigme qui puisse amener les acteurs politiques béninois à concevoir en eux-mêmes, un nouveau modèle politique axé d’abord sur une conviction personnelle et non comme recherche de raccourci pour la réalisation de soi.
Quand on porte en soi une conviction et une ambition pour son pays, on se bat pour la mettre en œuvre. Malheureusement, les convictions sont trop monnayantes au 229 contre des avantages perçus.
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