#EndSars : le Nigeria gèle les comptes bancaires de manifestants anti-police

Vue générale d'un péage abandonné après 10 jours d'occupation par des manifestants au Nigéria le 21 octobre 2020, après que les forces de sécurité ont ouvert le feu sur un sit-in pacifique le 20 octobre 2020 au cours duquel Amnesty International a déclaré que plusieurs personnes avaient été tuées . - Des témoins ont déclaré que des hommes armés avaient ouvert le feu sur une foule de plus de 1000 personnes le soir du 20 octobre 2020, pour les disperser après l'imposition d'un couvre-feu pour mettre fin aux manifestations en spirale contre la brutalité policière et les griefs sociaux profondément enracinés. (Photo par SOPHIE BOUILLON / AFP)

La banque centrale du Nigeria a procédé au gel des comptes bancaires d’une vingtaine de leaders des manifestations contre les violences policières qui ont secoué le pays en octobre.

Les comptes sont gelés « pour une période de 90 jours, en attendant le résultat » d’une enquête sur les responsabilités de leurs titulaires, a indiqué vendredi soir un communiqué de la Banque centrale s’appuyant sur un ordre émis par un tribunal fédéral. Parmi les personnes visées, figure notamment un des jeunes protestataires qui avaient été nommés au sein de la commission judiciaire mise en place pour enquêter sur les incidents qui avaient ensanglanté une manifestation à Lagos fin octobre. 

L’annonce de la banque centrale a provoqué le boycott par les représentants de la jeunesse de la commission, qui a suspendu sa session de samedi où devaient témoigner des officiers supérieurs de l’armée nigériane.

Pays le plus peuplé d’Afrique, le Nigeria a connu en octobre une vague de manifestations de jeunes contre les brutalités policières, qui ont culminé le 20 octobre à Lagos par des tirs contre des manifestations qui ont fait plusieurs morts dans des circonstances confuses. Selon Amnesty international, douze manifestants avaient été tués par balles par la police, alors que les forces de sécurité avaient récusé toute responsabilité. 

Au total, selon la police nigériane, 51 civils et 22 policiers ont été tués lors de ces violences qui ont duré plusieurs semaines dans plusieurs régions du pays.