France: Lydia Veyrat, une aide-soignante béninoise menacée d’expulsion en pleine pandémie
En pleine deuxième vague de pandémie de Covid-19, le préfet de Savoie prend la décision d’expulser une aide-soignante béninoise, travaillant dans un Ehpad de l’Isère. Cette décision suscite indignation dans le rang de ses collègues.
Agée de 37 ans, Lydia Veyrat est depuis l’année 2019 en France, où elle s’y est rendue pour régler la succession de son défunt mari, un Savoyard du nom de Roger avec qui elle était mariée et vivait ensemble au Bénin. Selon le site Parisien, alors que les démarches prenaient du temps, Lydia cherche du travail.
Si au Bénin, elle était infirmière, son diplôme n’est pas reconnu en France. Ainsi, elle accumule les contrats et trouve un emploi d’aide-soignante dans un Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes (EHPAD) de Pontcharra (Isère), dédié à l’accueil des personnes âgées de plus de 60 ans en situation de perte d’autonomie physique et/ou psychique et qui ne peuvent plus être maintenues à domicile.
Si Lydia Veyrat qui réside à Montmélian (Savoie) a pu arriver à avoir un Contrat à Durée Indéterminée (CDI), c’est à cause de son savoir-faire. A l’en croire, elle aurait même bénéficié de la prime Covid de 1000 euros attribuée par l’Etat, mais ne comprend pas cette décision du Préfet de Savoie de l’expulser du territoire Français :
« J’adore mon travail. Et depuis 2019, je ne compte pas mes heures. Après le premier confinement, j’ai touché la prime Covid de 1000 euros attribuée par l’Etat. Et je suis maintenant en CDI. J’ai aussi signé un contrat d’intégration républicaine. Pourtant, le préfet dit que je n’ai pas fait la preuve de mon insertion dans la société française. Je ne comprends pas. J’ai un terrible sentiment d’injustice », a-t-elle déclaré.
Quid du soutien de ses collègues et de son avocat ?
Selon la même source, ses collègues de l’Ehpad du Granier, à Pontcharra, la soutiennent. Ces derniers déclarent : « Lydia est une fille formidable, très appréciée par tout le personnel et les patients. On a besoin d’elle ici. Vouloir la renvoyer dans son pays alors que l’on manque de soignants en pleine période de Covid, c’est scandaleux. On est prêts à manifester pour que Lydia reste parmi nous ». Son avocat, Me Didier Besson, qui a saisi le tribunal administratif pour contester la décision du préfet, a aussi déclaré : « On marche sur la tête ».
10 comments