« La pagaille juridique doit cesser » au Bénin, Landry Angelo Adélakoun

A quelques mois de l’élection présidentielle de 2021, le Code électoral continue de recevoir des critiques. Pour certains, il faut la réviser pour éviter une nouvelle crise politique. Cette option est encore possible selon le juriste Landry Angelo Adélakoun qui appelle à mettre fin à la « pagaille » juridique.

« Qui sont ces juristes « pagailleurs » qui, mentant sur le protocole de la CEDEAO, affirment urbi et orbi que le code électoral ne peut plus être révisé ? », a écrit Landry Angelo Adelakoun sur Facebook, le lundi 2 novembre 2020. Dans la suite de son écrit, il a fait savoir au Chef de l’Etat que même à quelques semaines des élections, il est possible de réviser le Code électoral pour aboutir à un scrutin inclusif.

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Monsieur le Président de la République, même à une semaine des élections ( nous n’allons pas attendre une semaine ), le code électoral est modifiable. Il suffit juste qu’il y ait consensus. C’est tout ce que dit le Protocole de la CEDEAO sur les élections, la bonne gouvernance et la démocratie.

Landry Angelo Adélakoun

Pour le juriste, le Président de la République ne doit pas se laisser « embrouiller par la maladroite interprétation de la norme communautaire par des juristes partisans ». Il faut rappeler que la disposition la plus contestée dans le Code électoral en vigueur est celle instituant le système de parrainage pour les élections présidentielles. Beaucoup craignent une élection présidentielle de 2021 exclusive si le parrainage n’est pas sauté.

Que dire du système de parrainage?

Avec la relecture du code électoral, le Bénin tente progressivement de tourner le dos à l’époque où la Céna recevait une pléthore de candidatures pour le compte des élections présidentielles. Le système de parrainage, qui oblige les prétendants au poste de président de la République à avoir le parrainage des 10% des élus, limite désormais les candidatures. Cette nouvelle règle est instaurée par l’article 132 du nouveau code électoral.

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Désormais, pour voir sa candidature aux élections présidentielles validée, il faut, en dehors des conditions prévues par la Constitution en ses articles 42 et 43, avoir la signature de 10% des élus (députés et/ou maires). Considérant qu’actuellement le Parlement compte 83 députés et que le Bénin dispose de 77 mairies, les présidentiables auront donc à se partager 83+77 = 160 x 10% = 16 élus par candidat, ce qui équivaut à 10 candidats pour les 160 élus.

Quid de l’interprétation de la Céna ?

Au cours de la rencontre entre la Céna et les partis politiques le 29 septembre 2020, le président de l’institution électorale a fait savoir que le parrainage pour le compte de la présidentielle de 2021 sera anonyme. Selon Emmanuel Tiando, le parrainage se fera de façon individuelle à travers un formulaire nominatif qui sera distribué aux 77 maires et 83 députés.

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A en croire les explications du président de la Céna, son institution se chargera de garantir l’anonymat du parrainage et ne publiera pas la liste des députés et maires ayant parrainé un candidat.

2 comments

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Akpago

Oublie ça tu es juriste mais pas politique, tout le monde ne peut pas être président. Il y a un vocabulaire en vogue, Oublie ça c’est toi qui sème la pagaille.

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Yaou1971

Courage à toi Adélakoun! Tu as une grandeur d’âme que certains jeunes moutons de panurge et affamés ne peuvent jamais comprendre dans leur vie. Tellement leur âme et esprit sont formatés dans la corruption qu’ils ne suivent que leurs pères au pouvoir aujourd’hui. Tôt ou tard, ils comprendront qu’ils ne rendent aucun service ni au peuple ni à leur génération. Je te jure que ta lutte paiera un jour tant que tu es et resteras dans la logique du bien. Malheur à tous ceux qui encouragent le mal car ils vivront et seront confrontés au mal.