Bénin: après la presse, Narcisse Tomety dénonce les députés de « l’unanimisme »

Simon Tomety

Dans une publication sur sa Page Facebook, le professeur Simon Narcisse Tomety déplore la chute de la qualité des débats au sein de l’assemblée et le vote des lois à l’unanimité.

Le budget général de l’Etat, gestion 2021, a été adopté ce mardi 8 Décembre 2020 à l’unanimité des députés de la huitième législature.

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Cet énième vote ‘à l’unanimité » des lois à l’hémicycle a exaspéré l’expert en réforme institutionnelle, le professeur Simon Narcisse Tomety, qui a exprimé sa nostalgie des débats parlementaires lors des mandatures précédentes.

« Il était une fois, la démocratie a traversé l’hémicycle. On pouvait encore débattre, s’opposer sans haine et pratiquer le choc des idées. On ne votait pas de budgets de l’État à l’unanimité, on ne révisait pas nuitamment une constitution d’une nation sans rechercher le consensus dans les débats et toutes les autres lois ne passaient pas comme de l’eau jetée dans une passoire« 

Simon Narcisse Tomety

Même si on transformait déjà quelques projets de lois en propositions de lois à l’époque, poursuit-il, l’éthique aidant, on servait plus la république que la surpuissance d’un homme.

Pour le scientifique, cette façon de servir l’Etat est un délit, et tout ce que l’on fait, finit toujours par vous rattraper au nom de l’incontournable loi d’attraction.

A l’en croire, le pouvoir public n’est rien d’autre que la capacité à servir loyalement le peuple souverain.

« Si un dirigeant ne se comporte pas en serviteur loyal et fortement attaché à son serment, alors sa chute est inévitable. La spiritualité de tout pouvoir public est dans ces trois mots : serviteur, loyauté, désintéressement.« 

Narcisse Tomety

Pour Simon Narcisse Tomety, si le pouvoir cesse, lui-même, de vous rappeler ses limites, c’est que vous êtes dans l’abus.

Objecteur de conscience, le professeur Simon Narcisse Tomety dénonce depuis un temps les travers de la gouvernance et la perte de la morale et de l’éthique au niveau des béninois.

Sa première cible était les professionnels des médias, contre qui il a eu des mots assez durs pour leur démission et leur manque de patriotisme.