Bénin – Recours contre le parrainage: la Cour va statuer à 3 mois de la présidentielle

Les membres de la Cour constitutionnelle

Ce jeudi 24 décembre 2020, plusieurs recours déposés contre le parrainage à la présidentielle étaient programmés à l’audience plénière; mais les sept sages n’ont pas tranché. La décision de la Cour constitutionnelle est prévue pour le jeudi 07 janvier 2021, soit à trois mois de la présidentielle, prévue pour le 11 avril 2021.

Le parrainage des candidatures à la présidentielle sera-t-il supprimé par la Cour constitutionnelle ? Les requérants et la classe politique entière croisent les doigts pour le jeudi 07 janvier 2021. Après avoir examiné les recours de Nourou-Dine Saka Saley, d’Armand Bognon et de Nadin Kokodé , la Cour a en effet programmé le délibéré en janvier 2021. Le premier requérant estime que l’article 44 de la « nouvelle constitution » sur le parrainage est inapplicable et que l’article 132 du code électoral est inconstitutionnel.

A lire aussi : Bénin: Martin Assogba demande l’ouverture du parrainage aux opposants officiels

Quant à Armand Bognon, il demande à la Cour de déclarer contraire à la Constitution les articles 44, 45 et 132 du code électoral. Selon lui, ces disposions violent la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples. En ce qui concerne Nadin Kokodé, il s’attaque uniquement à l’article 132 du code électoral qui instaure le parrainage et estime que ce dernier viole les articles 2 et 13 de la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples. On note donc que le point commun de ces trois recours est l’article 132 du code électoral qui fait grincer les dents depuis le vote de la loi.

Que retenir du système de parrainage?

Avec la relecture du code électoral, le Bénin tente progressivement de tourner le dos à l’époque où la Cena recevait une pléthore de candidatures pour le compte des élections présidentielles. Le système de parrainage qui oblige les prétendants au poste de président de la République à avoir le parrainage des 10% des élus, limite désormais les candidatures. Cette nouvelle règle est instaurée par l’article 132 du nouveau code électoral.

A lire aussi : Bénin – Parrainage: les clarifications d’Azannaï sur le supposé recours de l’opposition devant la Cour

Désormais, pour voir sa candidature aux élections présidentielles validée, il faut en dehors des conditions prévues par la Constitution en ces articles 42 et 43, avoir la signature des 10% des élus (députés et/ou maires). Considérant qu’actuellement le Parlement compte 83 députés et que le Bénin dispose de 77 mairies, les présidentiables auront donc à se partager 83+77 = 160 x 10% = 16 élus par candidat, ce qui équivaut à 10 candidats pour les 160 élus.