Bénin: les clarifications de Me Antoine Vey, après la saisine de l’ONU à la demande d’Ajavon
Joint par RFI, Me Antoine Vey, l’avocat français de l’homme d’affaires béninois, Sébastien Ajavon, a apporté des clarifications sur la démarche de son client, qui a saisi la commission des droits de l’homme des Nations Unis, pour faire pression sur le gouvernement de son pays.
Selon Me Antoine Vey, l’élection présidentielle, au regard du calendrier rendu public par la Cena, la commission en charge de l’organisation des élections en république du Bénin, est prévue pour le 11 Avril prochain.
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Aussi, affirme-t-il, la démarche de son client est soutenue par la pression du temps, par rapport aux limitations et aux barrières qui ont été mises sur son chemin, au plan judiciaire.
« Et nous nous espérons obtenir des investigations rapides, peut-être des mesures provisoires et surtout une forme de prise de position de la communauté internationale pour essayer d’enjoindre de Bénin de respecter le processus démocratique« , indique l’homme de droit.
Pour le juriste, le Bénin a toujours fait office de « laboratoire démocratique dans la région et qu’aujourd’hui, malheureusement, il y a une dérive autoritaire qui est constatée et dont Monsieur Ajavon Sébastien est victime« .
La démarche de l’homme d’affaires, justifie son conseil, vise à remettre en cause les entorses à l’Etat de droit. « C’est ça que nous remettons en cause. C’est-à-dire la destruction de l’Etat de droit au sein du Bénin par le verrouillage du processus politique« , précise Me Vey.
Pour y parvenir, indique-t-il, toutes les mesures sont tentées pour essayer de déverrouiller ce processus politique. « Monsieur Ajavon est déterminé dans son souhait de pouvoir concourir à cette élection et dans son souhait de voir cette élection libre, démocratique et permettant au peuple béninois de choisir librement son prochain président. », conclut l’avocat de l’homme d’affaires.
Bref aperçu des ennuis judiciaires de Sébastien Ajavon
Impliqué dans une affaire de cocaïne, Sébastien Ajavon s’est vu dans une bataille juridico-politique. Après quelques jours de détention, il a été libéré, au bénéfice du doute.
Mais il n’était pas encore au bout de ses peines. La création de la Cour de Répression des Infractions Economiques et du Terrorisme (Criet) vient renforcer les soucis judiciaires de l’homme d’affaires.
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Il a été condamné par défaut à 20 ans d’emprisonnement ferme par cette nouvelle juridiction, qui a statué sur le dossier en l’absence du mis en cause et de ses avocats.
Malgré la décision de la Cour africaine des droits de l’homme et du peuple (CADHP), qui a demandé l’annulation de la condamnation de Sébastien Ajavon, sa situation est restée telle. Il a alors décidé de demander asile en France, où il résidait, quelques semaines avant le verdict.
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