Bénin: Joël Aïvo évoque trois faits majeurs qui ont détérioré la « qualité de notre démocratie »

Frédéric Joël AÏVO, Professeur de droit constitutionnel, Doyen honoraire de la Faculté de droit et de science politique

Au cours d’une sortie médiatique qu’il a tenue à Porto-Novo ce mardi 16 Février 2021, l’agrégé de droit public, le professeur Joël Aïvo, a donné sa lecture des causes qui ont conduit à la dégradation de l’environnement politique au Bénin.

Pour le candidat porté par le Front pour la restauration de la démocratie, trois faits essentiels ont conduit à la situation politique que traversent les béninois aujourd’hui.

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A en croire le président du mouvement « Rassemblement », le premier fait, ce sont les élections législatives de 2019 où le pouvoir a délibérément choisi d’éliminer de la compétition l’opposition et toutes les voix jugées dissonantes.

La conséquence de ce choix politique, précise-t-il, c’est la mise en place d’un parlement monocolore.

« Le sort de la République dépend désormais d’une législature qui peut désormais voter des lois inspirées du pouvoir, notamment celles qui consolident ses intérêts et fragilisent ses adversaires« , a martelé le conférencier.

Le deuxième fait majeur indexé par l’agrégé de droit, c’est le fameux dialogue politique tenu à Cotonou en octobre 2019. Pour Joël Aïvo, plusieurs partis de l’opposition, la société civile, les confessions religieuses, les autorités traditionnelles ont été exclus de ce dialogue politique.

La conséquence de cette exclusion, indique le conférencier, le gouvernement a trouvé prétexte de ce dialogue politique, préparé et mis en place plusieurs dispositions controversées aux fins du durcissement de la législation d’exclusion.

Et enfin, Joël Aïvo a évoqué comme un troisième facteur, les lois votées par cette législature et qui ont vidé cette élection présidentielle de deux principes cardinaux : l’anéantissement de la.liberté des citoyens de se porter candidats et l’entrave du droit du peuple à choisir ses dirigeants sans subterfuges.