Birmanie: au moins 38 personnes tuées lors d’une répression sanglante de l’armée
Au moins 38 personnes ont été tuées dimanche en Birmanie dans des manifestations contre le coup d’État militaire. C’est l’une des plus sanglantes depuis la prise du pouvoir par les militaires le 1er février.
Il s’agit de l’un des bilans journaliers les plus lourds depuis la prise du pouvoir par la junte, qui a déclaré la loi martiale dans deux communes. Au moins 38 personnes ont été tuées dimanche en Birmanie dans des manifestations contre le coup d’Etat militaire, nous rapporte Le Temps.
A Hlaing Tharyar, dans la banlieue de la capitale économique Rangoun, des policiers et des soldats ont affronté des manifestants armés de bâtons et de couteaux. Cachés derrière des barricades de fortune, ceux-ci ont fui après que les forces de sécurité ont ouvert le feu. Les manifestants, utilisant des poubelles découpées comme boucliers, ont réussi à récupérer des blessés, mais une médecin a déclaré que tous n’avaient pas pu être secourus.
«Je peux confirmer que 15 personnes sont mortes», a-t-elle déclaré à l’AFP, ajoutant qu’elle avait traité une cinquantaine de blessés et qu’elle s’attendait à ce que le nombre de morts augmente.
Coups de feu en continu
Selon le groupe de surveillance de l’Association d’assistance aux prisonniers politiques (AAPP), qui vérifie les arrestations et les décès depuis le coup d’État, le bilan serait d’au moins 38 morts. Tout au long de la journée, des coups de feu ont été entendus en continu par les habitants, qui se cachaient dans leurs maisons alors que de la fumée s’élevait au-dessus des rues, tandis que des camions militaires ont été vus circulant dans les rues de Hlaing Tharyar. Un officier de police a posté une vidéo sur TikTok quelques heures avant ces affrontements, indiquant en voix off qu’ils allaient apporter des armes lourdes.
Loi martiale
Suite à ces affrontements, la télévision d’Etat a annoncé que la junte au pouvoir avait décrété la loi martiale dimanche soir dans deux communes de l’agglomération de Rangoun, Hlaing Tharyar et Shwepyitha.
La junte donne «le pouvoir administratif et judiciaire de la loi martiale au commandant régional de Rangoun afin qu’il l’exerce (dans ces communes (…) afin d’assurer la sécurité, de maintenir l’Etat de droit et la tranquillité plus efficacement», a déclaré un présentateur du journal télévisé.
Dimanche soir, les médias d’État n’ont pas développé davantage sur les violences à Hlaing Tharyar, zone industrielle où sont implantées des entreprises textile, mais ont indiqué que cinq usines avaient été détruites.
«L’ambassade de Chine (…) a rapidement exhorté la police locale à garantir la sécurité des entreprises et du personnel chinois avec une gestion efficace», a souligné l’ambassade de Chine en Birmanie, indiquant que des usines chinoises avaient été brûlées, et condamnant les actions «destructeurs» dans un communiqué publié sur sa page Facebook.
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