RDC – CPI : le procureur requiert cinq ans contre Bemba pour « subornation des témoins »

Le parquet de la cour pénale internationale (CPI) a requis mercredi cinq ans de prison contre l’ancien vice-président congolais Jean-Pierre Bemba et une « amende conséquente » pour avoir suborné des témoins dans une affaire de crimes contre l’humanité pour lesquels il a été acquitté le 9 juin dernier.

 « Il doit être reconnu coupable et condamné à une peine maximale de 5 ans de prison et au paiement d’une amende forte […] et conséquente », a plaidé devant la cour Kweku Vanderpuye substitut de la procureure de la CPI Fatou BenSouda.

Dans cette affaire, Bemba est poursuivi avec deux de ses avocats et proches (Aimé Kilolo et Fidele Babala). Les trois hommes «ont pollué à dessein le dossier de l’affaire », a déclaré le substitut que les juges ont appelé à présenter les arguments « supplémentaires devant la chambre de première instance « dans un bref délai », rapporte Anadolu.

Ils ont en outre, selon le média, mis en œuvre « un plan élargi » de subornation de témoins, d’après l’accusation, excluant la possibilité d’atténuation de la peine initiale de 1 an d’emprisonnement prononcé en mars 2017. Le vice-président congolais devenu plus tard sénateur, avait également été condamné au paiement d’une amende 300 000 euros pour avoir « suborné 14 témoins ».

 « Nous savons qu’il y a eu plus de 14 témoins corrompus, c’est certain », a soutenu Vanderpuye prévenant que «toute conclusion contraire serait incompréhensible ». La multitude d’avocats de Bemba a plaidé pour l’atténuation de la peine et une libération moyennant une amende « raisonnable au profit du fond pour les victimes », indique la même source.

Basée à la Haye, la Cour « n’a pas été en mesure de démontrer à quelle mesure le dossier a été corrompu par de prétendus faux témoignages », a déclaré devant les juges l’avocate Me Taylor Melinda, avocate de Bemba. Sans communiquer la date de la tenue de la prochaine audience, les juges ont clos les débats, promettant dans la foulée de rendre très rapidement leur verdict. Après son acquittement, il a bénéficié d’une liberté provisoire l’ayant, permis de séjourner en famille dans la capitale Belge qui l’avait livré à la Cour.