Centrafrique: les 450 soldats gabonais présent dans le pays sont maintenus

Le Gabon a décidé le maintien de ses 450 soldats au sein de la Mission multidimensionnelle intégrée de stabilisation des Nations unies pour la Centrafrique (Minusca), pays en proie à une crise sécuritaire depuis cinq ans, indique un communiqué du gouvernement gabonais.

Alors que le retrait du contingent gabonais était prévu pour le 30 septembre prochain, il sera finalement retardé jusqu’à rétablissement de la sécurité en Centrafrique, conformément au souhait formulé le 14 juin dernier à Libreville par le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra à l’endroit de son homologue gabonais Ali Bongo Ondimba.

« Je suis venu dire à mon frère Ali que nous avons encore besoin de cette force dans notre quête de stabilité », avait alors déclaré le président centrafricain. De son côté, le président Bongo avait répondu que Libreville allait « réexaminer » sa position. « C’est un cri du cœur que nous percevons (…) Je pense que nous allons répondre positivement et favorablement à la requête de nos frères », avait-il dit.

 « Prenant acte des multiples sollicitations et appels du président (centrafricain) Faustin-Archange Touadéra (…) ainsi que du secrétaire général » de l’ONU, le gouvernement « a marqué son accord pour le maintien des troupes gabonaises au sein de la Minusca », indique le texte publié mercredi soir.

Ce maintien est fait « au titre de la solidarité africaine et de l’excellence des relations d’amitié et de fraternité avec le peuple centrafricain », ajoute le document. Libreville précise, qu’elle « s’engage par ailleurs à participer à la réorganisation de l’armée centrafricaine en matière de formation, en accueillant des officiers de la dite armée dans les écoles militaires gabonaises ».

Après 21 ans de présence dans le pays, le Gabon avait annoncé, le 8 mars dernier, qu’il retirait ses 450 Casques bleus déployés en Centrafrique. Officiellement, Libreville avait justifié ce retrait par les progrès réalisés vers la paix dans le pays. Mais officieusement, les troupes gabonaises ont été impliquées dans une série de scandales d’abus sexuels présumés, depuis le déploiement, en 2014, de la force onusienne (qui compte quelque 12.500 hommes), dans le pays. Aucune des enquêtes lancées au Gabon et à l’ONU au sujet de l’implication présumée de soldats gabonais dans des abus sexuels n’ont toutefois encore abouti.