Mort de George Floyd: les forces de l’ordre françaises au cœur d’un scandale raciste
Le site d’information « StreetPress » a révélé, ce 4 juin, l’existence d’un groupe privé sur Facebook composé de 8.000 membres des forces de l’ordre françaises. Plusieurs fois par jour, des montages photos ou des messages à caractère raciste y sont postés.
Les révélations ont provoqué l’indignation, alors que la question des violences policières est au cœur de l’actualité après la mort de George Floyd. Dans une enquête publiée, ce vendredi 5 juin, StreetPress révèle l’existence de « TN Rabiot Police Officiel », un groupe Facebook privé, réservé aux forces de l’ordre, et sur lequel montages, photos et commentaires racistes et sexistes sont régulièrement partagés.
[🚨 INFO STREETPRESS] – Dans un groupe FB privé, réservé aux FDO et qui a + de 8000 membres, des policiers s’échangent des centaines de messages racistes et sexistes
👉 On vous présente ces faits ignobles de #RacismeDansLaPolice en article+vidéo ⤵️
https://t.co/R2h25E0EqS— StreetPress (@streetpress) June 4, 2020
Captures d’écran à l’appui, le site web dévoile plusieurs montages : les noms de Zyed et Bouna sont évoqués ou encore celui de Mouldi, habitant de Villeneuve-la-Garenne, qui a percuté une voiture de police, en mai dernier. Des montages qui font “surtout l’apologie de morts violentes mettant en cause des policiers”, souligne StreetPress.
Le groupe, toujours actif, compte près de 8.000 membres des forces de l’ordre. Pour accéder à ce groupe de discussion, les membres sont censés justifier de leur matricule, de leur promotion à l’école de police ou de gendarmerie. Pourtant, Streetpress rappelle que les membres d’un groupe Facebook “doivent respecter une charte de déontologie qui proscrit les propos haineux, racistes ou diffamatoires et promet de supprimer les posts qui contreviendraient à ces règles”. Force est de constater qu’aucune modération n’est réalisée sur ce groupe.
Ministre de l’Intérieur de France, Christophe Castaner a, malgré tout, fait savoir, par son entourage à l’AFP, qu’il entendait « saisir la justice » dans le cadre de cette affaire. « S’ils sont avérés, ces propos inacceptables sont de nature à porter gravement atteinte à l’honneur de la police et de la gendarmerie nationales », commente son équipe. Mercredi, Christophe Castaner avait promis que « chaque faute, chaque excès, chaque mot, y compris des expressions racistes » ferait « l’objet d’une enquête, d’une décision, d’une sanction ». Vendredi dernier, le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire sur ces messages racistes publiés dans ce groupe Facebook et attribués aux forces de l’ordre, pour « injure publique à caractère raciste » et « provocation publique à la haine raciale ».
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.