Italie: saisie record de 14 tonnes de la « drogue des djihadistes », produite par Daech
C’est «la plus grande saisie d’amphétamines au niveau mondial», selon les autorités italiennes. Quatorze tonnes de cette drogue ont été trouvées dans le port de Salerne, près de Naples.
La police italienne a annoncé, mercredi, la saisie record de 14 tonnes d’amphétamines, sous la forme de 84 millions de comprimés de captagon, produits en Syrie, par le groupe Etat islamique (Daech). Selon Il Fatto Quotidiano, il s’agit d’une quantité suffisante pour “alimenter un marché de l’ampleur de l’Europe”. Ce mercredi 1er juillet, explique le journal romain, “la police des douanes italiennes a trouvé à l’intérieur de trois conteneurs arrivés dans le port de Salerne 14 tonnes de Captagon, ce qui équivaut à 84 millions de comprimés, représentant une valeur commerciale de plus de 1 milliard d’euros”.
Le captagon, « la drogue du djihad »
Selon la police italienne, il s’agit de « la plus grande saisie d’amphétamines au niveau mondial ». Réalisée dans le port de Salerne (au sud de Naples), elle a une valeur d’un milliard d’euros sur le marché. Le Captagon, détaille Il Fatto Quotidiano, “est un psychostimulant à base d’amphétamine”. Il serait utilisé par les terroristes de l’État islamique, affirme le journal romain.
Ces cylindres de papier en multi-couches, d’environ 2 mètres de haut et d’un diamètre de 1,40 mètre (probablement fabriqués en Allemagne), permettaient chacun de dissimuler environ 350 kg de comprimés placés dans les couches intérieures sans pouvoir être détectés par un scanner.
Au vu de l’ampleur du trafic, les enquêteurs pensent que ce commerce est le fait de plusieurs groupes criminels. « L’énorme quantité saisie donne à penser que les responsables de ce transfert pourraient avoir opéré pour le compte d’un cartel de clans de la Camorra [la mafia napolitaine]. En effet, ceux-ci disposent des moyens nécessaires pour commercialiser ces substances à l’échelle internationale », écrit Il Fatto Quotidiano. Une hypothèse soutenue également par La Repubblica, qui conclut : « L’histoire des comprimés de Daech vient à peine de commencer. »
La production d’amphétamine bloquée par le confinement en Europe
L’enquête avait démarré, voici deux semaines, lorsque la même unité d’enquête de Naples, spécialisée dans le crime organisé, avait intercepté un conteneur de vêtements de contrefaçon, dissimulant 2.800 kg de haschisch et 190 kg d’amphétamines, sous la forme de plus d’un million de pilules de captagon.
Cette première cargaison, envoyée par une société syrienne, avait attiré l’attention des douaniers, car elle était destinée à la Libye à travers une société suisse, selon des informations de La Repubblica. Les trois nouveaux conteneurs, interceptés,mercredi, étaient expédiés par la même société syrienne à la même entreprise suisse, ajoute le journal.
Les enquêteurs estiment qu’un «consortium» de groupes criminels est à la manœuvre, car les 85 millions de comprimés peuvent satisfaire un marché de taille européenne, allant donc bien au-delà de la consommation italienne. Selon une hypothèse, il pourrait s’agir d’un «cartel» de clans de la Camorra, la mafia napolitaine. Le confinement dû à l’épidémie du coronavirus a, sans aucun doute, bloqué la production et la distribution de drogues de synthèse en Europe. Dès lors, de nombreux trafiquants se seraient tournés vers la Syrie pour se réapprovisionner.
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.