Burkina Faso: bientôt des moustiques génétiquement modifiés dans la nature

Au Burkina Faso, le gouvernement a autorisé des chercheurs à libérer le fruit de leur recherche dans la nature: des moustiques génétiquement modifiés. Une première en Afrique qui pourrait participer toutefois, à la réduction des risques du paludisme.

Il s’agit de moustiques mâles génétiquement modifiés et stériles qui seront libérés, ce mois-ci, dans le village  de Bana au Burkina Faso. Une expérience qui constitue un plan à long terme du groupe de chercheurs, visant à éradiquer une espèce spécifique transmettant le paludisme. Il s’agit selon ces chercheurs, de créer un climat de confiance parmi la population, souvent sceptique par rapport à la recherche.

Les scientifiques du Burkina Faso, ainsi que les équipes du Mali et de l’Ouganda, espèrent libérer un «moustique génétique» distinct si l’expérience de confiance s’avère fructueuse. Cette espèce sera génétiquement modifiée pour porter des mutations du paludisme afin de réduire la population des porteurs de la maladie. «Nous voyons toutes ces autres pièces aussi importantes, sinon plus importantes que la science elle-même, alignées et exécutées en séquence», a déclaré Philip Welkhoff, directeur contre le paludisme à la Fondation Bill et Melinda Gates, qui a consacré  70 millions $ pour soutenir les équipes de recherche dans les trois pays.

Ce n’est pas la première fois que des moustiques ont été génétiquement modifiés et libérés dans la nature. Des moustiques génétiquement modifiés ont été libérés dans d’autres régions du monde, à savoir le Brésil et les îles Caïmans. En juillet, des scientifiques australiens ont produit environ 20 millions de moustiques, ont infecté les mâles avec la bactérie Wolbachia qui les rendait stériles avant de lancer quelque trois millions de moustiques dans trois villes spécifiques pour une expérience contre la dengue.

Le paludisme se propage lorsque les moustiques infectent et transmettent la maladie aux humains. Les statistiques enregistrées par les Centers for Disease Control and Prevention (CDC aux États unis) montrent qu’environ 445 000 personnes, dont la majorité était des enfants africains, sont mortes du paludisme en 2016. Il pourrait s’agir donc, d’une solution pour réduire la mortalité humaine due au paludisme.