Le Danemark très en colère après des « commentaires homophobes inacceptables » d’un responsable Tanzanien

Suite à des « commentaires homophobes inacceptables », de certaines autorités de la Tanzanie, le Danemark, outré, a décidé de suspendre 9,8 millions de dollars d’aide au pays.

Selon les autorités danoises, un haut responsable politique tanzanien aurait tenu des propos « homophobes inacceptables », des commentaires de cette autorité à l’encontre de la communauté gay qui n’ont pas été du goût du Danemark. La ministre danoise du Développement, Ulla Tornaes, n’a pas nommé le fonctionnaire mais s’est déclarée « très préoccupée » par les commentaires, a rapporté BBC. Une situation qui a poussé les danois à mettre en suspens une aide de 9,8 millions de dollars au pays.

« Je suis très préoccupé par l’évolution négative en Tanzanie. Plus récemment, les déclarations homophobes totalement inacceptables d’un commissaire », a déclaré Mme Tornaes sur Twitter, ajoutant : « j’ai donc décidé de suspendre l’aide de 65 millions de couronnes danoises au pays. Le respect des droits de l’homme est crucial pour le Danemark. » Le Danemark est le deuxième plus grand donateur de la Tanzanie. Mme Tornaes a également reporté un voyage prévu dans ce pays d’Afrique de l’Est, a rapporté le média danois DR. Le gouvernement tanzanien n’a pas encore fait de commentaires après cette décision.

Actes illégaux

Les actes homosexuels sont illégaux en Tanzanie et passibles de 30 ans de prison. Depuis l’élection du président John Magufuli en 2015, les propos homophobes et jugés comme tels ont augmenté. En 2017, le sous-ministre de la Santé du pays a brandi la menace de publier une liste de « gay ». Le mois dernier, Paul Makonda, gouverneur de la capitale commerciale Dar es Salaam, a appelé le public à signaler les homosexuels présumés à la police. Il a dit qu’il mettrait sur pied une équipe de surveillance pour retrouver les homosexuels. M. Makonda, un allié de première heure du président John Magufuli, a déclaré le mois dernier qu’il s’attendait à des critiques internationales pour sa position, mais il a ajouté : « Je préfère mettre ces pays en colère que mettre Dieu en colère ».

Le gouvernement s’est distancié de son point de vue, affirmant qu’il « ne faisait qu’exprimer son opinion personnelle « , assurant que le gouvernement « continuerait à respecter et à faire respecter tous les droits de l’homme, comme le prévoit la Constitution du pays ». Début novembre, dix hommes ont été arrêtés pour la présumé célébration d’un mariage homosexuel sur l’île tanzanienne de Zanzibar. Cette décision a été condamnée par les groupes de défense des droits de l’homme.