Mali: « Le G5 Sahel se débrouille mieux que la MINUSMA malgré ses maigres moyens », Mohamed Ould Abdel Aziz
Une force régionale africaine naissante combattant les djihadistes dans les pays du Sahel est plus efficace, avec moins de ressources, qu’une mission de l’ONU ayant un mandat similaire au Mali, a déclaré mercredi le président mauritanien.
« Le G5 se débrouille avec le peu de ressources dont il dispose, malgré de nombreuses promesses, alors que la MINUSMA dispose de ressources énormes et ne fait pas aussi bien », a déclaré Mohamed Ould Abdel Aziz aux journalistes français. « Relativement parlant, le G5 n’a pas échoué. » Le G5, dont le secrétariat est basé en Mauritanie, est un programme soutenu par la France conçu en 2015 pour lutter contre le djihadisme et l’anarchie le long du sud du Sahara. Cependant, le manque de financement et les lacunes en équipements et en formation ont entraîné des retards dans ses opérations. Il regroupe la Mauritanie avec quatre autres anciennes colonies françaises, Burkina Faso, Tchad, Mali et Niger, où les militants de Boko Haram et du groupe État islamique ainsi que des gangs armés se sont implantés.
En plus de combattre les militants, le G5 s’attaque également aux réseaux de contrebande et d’immigration clandestine qui opèrent dans ces vastes zones reculées situées à l’extrême sud du Sahara. L’extrémisme et l’anarchie sont le résultat du chaos qui a submergé la Libye en 2011, de la prise de contrôle par les islamistes du nord du Mali en 2012 et de la montée en puissance de Boko Haram dans le nord du Nigéria. La MINUSMA, la force de maintien de la paix de l’ONU au Mali, forte de 12 000 hommes, dispose d’un budget annuel d’environ un milliard de dollars (880 millions d’euros).
Ould Abdel Aziz, prenant la parole deux semaines avant que la Mauritanie accueille une conférence des donateurs pour le G5 Sahel, a déclaré: « Nous ne comprenons pas pourquoi la communauté internationale continue de verser des milliards de dollars à la MINUSMA sans résultats alors que les cinq pays du G5 … don ‘ Je ne parviens pas à réunir même un dixième de ce qui revient chaque année à la MINUSMA. «
Près de la moitié des promesses de financement (206 millions USD sur 416 millions USD) destinées aux coûts de démarrage du G5 ont été reçues jusqu’à présent. La force a besoin de 100 millions d’euros supplémentaires par an pour fonctionner, a déclaré Aziz, s’exprimant en marge d’un festival culturel à Oualata, une ville du sud-est de l’oasis. Jusqu’à présent, environ 80% de la force du G5 pour le Sahel, soit 4 000 hommes, ont été déployés et six opérations ont été menées. Une attaque dévastatrice perpétrée en juin contre le quartier général de la force au Mali, revendiquée par un groupe lié à Al-Qaïda, a détruit la salle des communications, ce qui a mis un terme aux opérations qui devraient reprendre en décembre. La MINUSMA, créée en 2013, est la plus dangereuse au monde pour les casques bleus, avec 173 morts selon les chiffres de l’ONU.
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