Le guide suprême iranien rompt le silence face aux troubles en Irak

En Irak, les manifestations continuent et les affrontements sont de plus en plus meurtriers. S’exprimant pour la première fois sur ces événements, le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a déclaré que des « ennemis » tentaient de creuser un fossé entre Téhéran et Bagdad, rapporte Al Jazeera.

« L’Iran et l’Irak sont deux nations dont les cœurs et les âmes sont liés l’un à l’autre … Les ennemis cherchent à semer la discorde mais ils ont échoué et leur complot ne sera pas efficace », a déclaré Khamenei sur le compte Twitter de son bureau. Ces propos font suite aux violentes manifestations qui sont en train de se produire en Irak, le voisin de Téhéran. Plus de 100 personnes ont été tuées en Irak depuis le début des affrontements entre manifestants et forces de sécurité, dont la majorité sont des manifestants frappés par des balles, indique Al Jazeera. La même source rapporte que le gouvernement irakien a accusé lui aussi, des « saboteurs » et des tireurs d’élite non identifiés, d’être à l’origine des morts de manifestants.

Selon un rapport de l’agence de presse officielle irlandaise IRNA, cité par Al Jazeera, l’armée irakienne a reconnu lundi, l’exercice d’une « force excessive » pour tenter de disperser les manifestations dans un quartier de la capitale pendant la nuit. Cette répression aurait couté la vie à 13 personnes selon les médecins. « Une force excessive en dehors des règles d’engagement a été utilisée et nous avons commencé à demander des comptes aux commandants qui ont commis ces actes répréhensibles », a déclaré l’armée dans un communiqué, cité par le même média.

Des rapports compliqués

L’Iran a exhorté ses citoyens qui se préparaient à participer à un grand pèlerinage chiite en Irak à retarder leur voyage dans le pays en raison de la violence. Téhéran a des liens étroits mais compliqués avec Bagdad, avec une influence notable parmi ses groupes politiques chiites, indique Al Jazeera. Les deux pays ont mené une guerre sanglante de 1980 à 1988 et l’influence de l’Iran dans le pays s’est accrue après l’invasion de l’Irak par les États-Unis qui a renversé Saddam Hussein en 2003.