Bénin: un calme précaire à N’dali après les affrontements entre populations et policiers
La commune de N’dali dans le département du Borgou n’est pas encore sortie de l’auberge. Après un calme précaire, le feu semble toujours sous la cendre. Les conducteurs de taxi-moto sur pied de guerre, les policiers renforcés avec cerise sur le gâteau le positionnement d’un char en face du commissariat.
En dépit de l’intervention du roi de la ville, les populations ne décolèrent pas. Selon les informations glanées auprès des médias septentrionaux, il ressort que les conducteurs de taxis-motos communément appelés « Zémidjan » sont menacés d’arrestation par les forces de l’ordre , ils sont soupçonnés d’être à l’origine de l’insurrection de ce lundi 12 août. Informés, les zémidjan circulent dans la ville sans leur tenue habituelle. Difficile donc de les identifier pour les interpeller. Une source anonyme a rapporté à Deeman radio que la population se prépare aussi à venir en renfort aux conducteurs de taxi-moto en cas de besoin.
De leur côté, les hommes en uniforme ont pris des dispositions pour contenir la foule en cas de résurgence. Du renfort, il y en a eu pour les hommes de Soumaïla Yaya. Un char est bien positionné devant le commissariat de la ville. Des véhicules bourrés de policiers sont perceptibles dans la ville. Dans la nuit du lundi au mardi 13 août, il y a eu des tirs de sommation dans la ville. La route inter-Etat Bénin-Niger est également sous le contrôle des hommes en uniformes.
Pas de restitution des corps des victimes tombées hier
Trois personnes sont tombées sous les balles des policiers dans la journée du lundi ont confié à la presse le roi de la ville et le premier adjoint au maire. Jusqu’à l’instant où nous mettons en ligne cet article, les parents des victimes réclament en vain les corps pour les inhumer. Ils sont dans la consternation et implorent un châtiment divine contre le policier qui a ouvert le feu en premier.
Il faut dire qu’à l’origine des émeutes, l’interpellation d’un présumé braqueur par la police. Il y a deux semaines, un conducteur de taxi-moto a été charcuté par les hors-la-loi. Au cours de son interrogatoire, le présumé a avoué avoir été parmi ceux qui ont arraché la vie aux zémidjans. Du coup les populations, n’ayant plus certainement confiance en la justice, ont pris d’assaut le commissariat réclamant le bourreau pour se rendre justice.
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