Bénin: « #TaxePasMesMo », le hashtag de l’union et de la victoire des internautes

Cheikh Sadibou Fall, ancien ministre sénégalais de l’intérieur (2004)

Le Bénin et ses citoyens continueront de surprendre le monde. Les taxes sur les réseaux sociaux imposées par le gouvernement ont été revues et l’annonce de leur suppression a été effective. Un rétropédalage du gouvernement qui dénote de l’ampleur de la mobilisation qu’il y a eu contre cette mesure.

Le hashtag « #TaxePasMesMo » a été repris par tous les internautes béninois et même de la diaspora pour montrer leur désapprobation de la fameuse mesure du gouvernement de taxer désormais les communications sur les réseaux sociaux. Malgré la mobilisation, les appels de plusieurs personnalités politique et civile, la taxe a été appliquée et la communication est devenue presque inaccessible aux citoyens ; le gouvernement prétextant un usage à des fins ludiques des réseaux sociaux, des fins de critiques ou autres (qui ne permettraient peut-être pas le développement, qui sais). De toute façon c’était fait et il, le gouvernement, pensait pouvoir passer à autre chose mais c’est sans compter avec le dynamisme et la capacité d’adaptation des jeunes béninois.

Dans un premier temps, les béninois ont protesté par les moyens dont ils disposent, c’est-à-dire les réseaux sociaux ; puis, les taxes ont été appliquées et, sans arrêter leur lutte, ils ont trouvé d’autres alternatives pour continuer à communiquer en réseaux. Le VPN, qui leur permet de communiquer sur les réseaux sociaux normalement et sans subir les effets dépensiers de la taxation d’internet. Et comme si cela ne suffisait pas, les béninois se sont tous rués vers un réseau social moins consommateur de « Mo » : Telegram. Des alternatives plutôt spontanément trouvées et qui dénote des dispositions et moyens que ces internautes sont capables de développer pour rester « connecter » avec leurs proches et amis virtuels.

Une bataille gagnée dans « l’union »

Le combat, mené chacun à sa manière, mais allant dans un objectif partagé par tous, a donné ses premiers fruits. Les autorités ayant décidé de revenir sur la mesure de taxation et de ramener les anciens modèles de facturation de l’internet. Un combat gagné que les internautes savourent avec plusieurs posts sur les réseaux sociaux et autres fora de discussion. Pour certains, « l’union fait la force et on est arrivé à faire plier le gouvernement » ; d’autre par contre estiment que le président de la république est à l’écoute du peuple et a entendu les cris de cœurs des populations et surtout des jeunes entrepreneurs, quand on sait que la plupart des jeunes entreprises aujourd’hui au Bénin communiquent sur leurs offres à travers les réseaux sociaux.

De toutes les façons, si internet redevient tel qu’il était il y a quelques jours, moins cher, ou encore moins, le projet du gouvernement du Bénin, de faire du pays un quartier numérique d’Afrique, serait de ce part dans une bonne lancée ; car la révolution de la technologie impose l’accès à internet à tous, pour avoir la possibilité de s’ouvrir vers le monde, qui est déjà devenu un village planétaire grâce à la connexion qui existe entre des individus, des entreprises, des villes et des pays de différents continents, qui travaillent, échangent, et font des affaires ensemble sans se déplacer nécessairement. Au lieu donc de taxer internet, le gouvernement devrait travailler à la rendre gratuit et accessible à tous.