Sénégal : les affrontements entre étudiants et forces de l’ordre prennent de l’ampleur
Des manifestations violentes ont éclaté mardi dans plusieurs universités du Sénégal après la mort d’un étudiant au cours de heurts avec les forces de l’ordre à Saint-Louis (nord), où des gendarmes ont été blessés et des édifices publics saccagés.
«Un étudiant est décédé» mardi à l’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis lors d’«échauffourées» avec les forces de l’ordre qui ont «fait une vingtaine de blessés, dont 18 gendarmes», a déclaré à la radio le ministre de l’Intérieur, Ali Ngouye Ndiaye.
Une autopsie a été ordonnée pour déterminer les causes du décès, selon les autorités. Etudiant en lettre, Mouhamadou Fallou Sène, 25 ans, «a succombé à ses blessures» à la suite de ces «affrontements entre les forces de l’ordre et les étudiants dans le campus», a précisé le rectorat de l’UGB dans un communiqué.
Mercredi 16 mai, de nouveaux heurts entre étudiants et forces de l’ordre ont encore éclaté dans plusieurs universités du Sénégal.
Les causes de la répression
Les autorités avaient fait appel lundi aux forces de l’ordre «pour sécuriser les restaurants universitaires» après «un mot d’ordre de 48 heures de restauration gratuite (Journées sans tickets)» lancé par l’association des étudiants de l’UGB «pour protester contre le retard du paiement des bourses», selon le rectorat de la deuxième université du pays.
S’ensuit une confrontation brutale qui conduira à la mort par balle de Fallou Sène. C’est l’annonce de ce décès qui a déclenché les révoltes estudiantines à travers le pays, qui ont fait une vingtaine de blessés, dont 18 gendarmes, selon les autorités sénégalaises.
Ainsi, après la mort de l’édutiant, ses camarades mis à sac le bâtiment abritant la direction des œuvres universitaires et le siège du rectorat de l’UGB, selon un correspondant de l’AFP.
Dans l’université, divers débris jonchaient le sol au milieu de documents administratifs vandalisés, de portes et vitres brisées, après le passage des étudiants.
En signe de solidarité, des étudiants ont manifesté dans au moins quatre des cinq universités publiques du Sénégal, à Ziguinchor (sud), Bambey (centre) et Dakar, selon la presse locale.
A Dakar, de petites barricades de blocs de pierre et de branchages étaient tenues par quelques centaines d’étudiants, dont certains étaient armés de bâtons ou de barre de fer, sur les chaussées menant à l’Université Cheikh Anta Diop, où une forte odeur de gaz lacrymogène était perceptible.
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