« La rupture n’a rien de nouveau pour égaler les performances d’un système basé sur le mode de consensus », Claude Djankaki

Claude Djankaki

Les réformes initiées depuis 2016 par le régime de la rupture continuent de nourrir les commentaires. Ces réformes, selon l’administrateur des finances, Claude Djankaki, ne pourront apporter rien de fondamentalement nouveau au pays.

De 1960 à ce jour, le Bénin a déjà expérimenté tous les systèmes politiques. Et l’adoption du multipartisme intégral n’est pas un fait du hasard. C’est du moins la lecture de Claude Djankaki, analyste politique et administrateur des finances.

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Dans une publication sur sa Page Facebook, le spécialiste des questions de décentralisation ne s’explique pas la méthode presque cavalière par laquelle les réformes sont conduites sous l’actuel régime.

« S’attendait-on vraiment à cette préméditation qui consiste à faire passer à la hussarde, c’est-à-dire brutalement, sans retenue, ni délicatesse ces réformes ? »

Claude Djankaki

Pour lui, les peuples à travers les âges, trouvent toujours en eux, des ressources nécessaires pour s’affranchir des systèmes politiques axés sur la force et la brutalité.

Le Bénin a déjà expérimenté tous les systèmes

Lorsqu’on analyse le panorama des faits politiques au Bénin depuis la première dissidence en 1946 de l’Union Progressiste du Dahomey UPD (parti unique), indique Claude Djankaki, la fusion de l’UDD d’Ahomadégbé refusée le 3 novembre 1960 et interdite d’élection le 11 décembre 1960, suivie de l’arrestation du leader Ahomadegbé le 28 mai 1961 pour complot, poursuit-il, il est aisé de comprendre que « la force et l’intimidation en politique permettent d’obtenir des gens tout ce que l’on veut ».

Pour l’analyste politique, la gouvernance décriée aujourd’hui n’est pas une situation nouvelle au Bénin. Selon lui, la jeune génération ne sait peut-être pas que le Bénin avait expérimenté tous les types de régime ou presque.

La révolution du 26 octobre 1972, précise-t-il, n’avait été que l’arbre qui cachait la forêt de la concentration de pouvoirs qui a conduit à son impuissance en décembre 1989 face aux contestations généralisées qui ont conduit à la conférence des forces vives de la nation de février 1990.

« L’option du multipartisme intégral n’est pas un fait du hasard. Tous les régimes expérimentés ont une courte durée de vie. Le renouveau démocratique de 1990 a vécu 30 ans environ tant bien que mal », affirme-t-il

A en croire Claude Djankaki, la rupture n’a rien de nouveau pour égaler les performances d’un système basé sur le mode de consensus, principe à valeur constitutionnelle. La gestion des affaires d’une nation est si complexe qu’il convient de faire observer la flexibilité, l’adaptabilité, la persuasion et non le forcing, conclut-il.

2 comments

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Azanhouan

De toutes les façons la rupture vous aura appris à manger à la sueur de votre front et non au dépend de la politique politicienne

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George

Celui-là se croit encore sous le régime mercato de yayi, va chercher du travail et tu verras que tu irais mieux au lieu d être jaloux