Bénin: Sébastien Ajavon, désormais un homme politiquement résigné

Sébastien Ajavon - Ancien candidat à la présidentielle au Bénin

Le président de la vague bleue, Sébastien Germain Ajavon, s’est-il finalement résigné à son sort politique et économique?

C’est du moins l’impression qui se dégage désormais de son lourd silence couplé à ceux des responsables de sa formation politique.

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En effet, après avoir épuisé ses cartouches judiciaires face à son soutien politique de « circonstance » devenu presque son ennemi économique, l’homme de Djeffa dénommé au Bénin « le poissonnier » s’est muré dans un silence qui en dit plus long que son état d’esprit actuel.

Accusé de trafic de drogue, condamné à 20 ans de prison ferme, contraint à l’exil, le candidat malheureux venu en troisième position au premier tour de la présidentielle de 2016 et soutien de l’actuel locataire de la Marina contre le premier ministre Lionel Zinsou, semble désormais impuissant face à la surpuissance du pouvoir de Cotonou.

La correspondance envoyée par son avocat français Antoine Vey n’est qu’une preuve de plus, que le richissime homme d’affaires, dont le patrimoine est désormais mis à prix pour fraude fiscale, a jeté l’arme et reconnu sa défaite.

Le contenu de la correspondance de Me Antoine Vey dégage de l’impuissance, car les travers supposés du régime dénoncés dans la correspondance courent déjà les rues de Cotonou dans le rang de l’opposition et des résistants.

La demande de l’annulation mentionnée dans la correspondance n’est aussi qu’une expression de l’impuissance du conseil de Sébastien Ajavon qui, du point de vue juridique, n’a plus de marge de manœuvre.

Si le régime de Cotonou est resté indifférent à la requête formulée par la cour africaine des droits de l’homme et des peuples pour exiger l’annulation de la décision rendue par la cour de répression des infractions économiques et du terrorisme, ce n’est pas à celle d’un avocat qu’il donnera suite.

La démarche de Antoine Vey est nulle et de nul effet sur les autorités de Cotonou qui mènent le pays à pas de charge depuis 2017. Et rien ou presque rien ne changera avant le second mandat, c’est du moins l’impression globale qui se dégage de la détermination de l’homme de Ouidah à « transformer » le Bénin, pour utiliser ses propres termes.

Ajavon déjà abandonné par ses partisans ?

Après avoir épuisé la voie judiciaire contre son ex-soutien politique, la seule voie qui reste à Sébastien Ajavon reste celle de la lutte politique déterminée.

Seulement sur le plan politique, tout semble indiqué que l’homme de Djeffa a perdu tous ses lieutenants. Au niveau de l’Union Sociale Libérale, c’est le repos sabbatique à moins que les responsables en charge de l’animation du parti ont fini par se convaincre eux-mêmes que l’USL a cessé d’exister du fait des exigences de conformité imposées par la loi.

Si l’animation de la vie politique et la conquête du pouvoir d’Etat sont la mission première d’un parti politique, l’USL est loin dans ce rôle. Il y a bien longtemps que cette formation politique s’est prononcé sur l’actualité nationale.

En dehors de la voie judiciaire, la seule arme de lutte dont dispose l’exilé politique pour la lutte reste son parti politique. Mais visiblement, cette arme même n’a plus de munitions.