Nigéria: la CPI va ouvrir une enquête pour crime contre l’humanité contre Boko Haram et l’armée

Façade extérieure de la Cour Pénale internationale à la Haye aux Pays-Bas

Le procureur de la Cour pénale internationale va ouvrir une enquête à grande échelle sur des allégations de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité commis par Boko Haram ainsi que par les forces gouvernementales nigérianes.

Fatou Bensouda a déclaré vendredi, que la CPI a réussi à rassembler suffisamment de preuves en une dizaine d’années sur le soulèvement dans le nord-est du Nigeria et a indiqué qu’il y a une « base raisonnable de croire » que Boko Haram et de ses groupes dissidents ont commis des crimes, y compris les assassinats, le viol, l’esclavage sexuel, la torture et l’utilisation d’enfants soldats et orchestrer des attaques contre des écoles et des lieux de culte.

Si «la grande majorité de la criminalité» dans le conflit a été commise par Boko Haram, les procureurs ont également trouvé des preuves que des membres des forces de sécurité nigérianes ont commis des crimes, notamment des meurtres, des viols, des actes de torture et l’utilisation d’enfants soldats, a ajouté Bensouda. La prochaine étape donc pour la CPI, serait de demander l’autorisation aux juges d’ouvrir une enquête formelle dans le pays.

Amnesty International s’est félicitée de cette annonce et a exhorté le tribunal à ouvrir rapidement une «enquête efficace et dotée de ressources suffisantes». Boko Haram et la faction dissidente État islamique de la province d’Afrique de l’Ouest se battent pour imposer des politiques extrémistes au Nigéria. Des milliers de personnes ont été tuées au cours de l’insurrection de plus de 10 ans et plus d’un million de personnes ont été déplacées.