CADHP: Sylvain Oré réagit aux critiques des juristes béninois contre la cour qu’il préside
Le président de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples n’est pas insensible aux critiques, dont est l’objet sa juridiction, de la part de certains juristes béninois.
Dans une interview qu’il a accordée à la radio allemande DW, le magistrat Sylvain Oré, président de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, a réagi aux attaques contre la juridiction qu’il préside.
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Pour le magistrat, la juridiction africaine n’est influencée par qui ce soit et prend ses décisions en toute indépendance.
« La Cour a dit le droit en toute indépendance et ce serait dangereux de penser que ces critiques-là, ces observations ou ces commentaires à l’égard de la cour puissent entamer son indépendance«
Sylvain Oré
Pour lui, il n’est pas question que les critiques venant de Cotonou, capitale économique du Bénin, puissent perturber les magistrats de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, qui traitent sereinement et avec impartialité les recours déposés à leur niveau.
Les réactions du genre, précise-t-il, sont familières aux juges de la juridiction, car il est de notoriété publique que les Etats n’aiment pas perdre, et toutes les décisions rendues en leur défaveur sont sujettes à des critiques.
A en croire Sylvain Oré, les réactions des autorités béninoises sont tout à fait légitimes, et puisqu’il s’agit des Etats autonomes, ils doivent garantir le fonctionnement des institutions.
Mais cette remarque faite, le magistrat d’Arusha estime que cela ne justifie pas néanmoins les tollés qui s’observent contre les décisions de la cour ou les critiques infondées auxquelles s’adonnent certains juristes.
Pour le président de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, ces critiques sont des malentendus sur le fonctionnement de la juridiction africaine et il faut peut-être se rapprocher des personnes concernées pour mieux leur expliquer cet état de fait.
Les dernières décisions de la CADHP
Les dernières décisions rendues par la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, et qui font écho défavorable au Bénin, concernent, d’une part, la restauration du droit de grève. Il s’agit, d’autre part, de la décision relative à la suppression de la loi N. 2019 – 40 DU 07 NOVEMBRE 2019, portant révision de la loi N° 90-32 du 11 décembre l990, portant Constitution de la République du Bénin.
La cour d’Arusha a, en effet, suite à un recours d’un citoyen béninois, demandé aux autorités de Cotonou de revenir à la constitution de 1990.
Il faut souligner que, dans une décision précédente, la cour avait demandé aux autorités béninoises de surseoir à l’organisation des élections communales et municipales.
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