Bénin – Présidentielle 2021: l' »union », un mot inconnu de l’opposition
Vingt personnalités ont manifesté, durant les 4 jours de déclaration de candidature, leur volonté de succéder à l’actuel chef de l’Etat, Patrice Talon, à la magistrature suprême.
Au titre de ces potentiels candidats, figurent cinq leaders politiques de l’opposition radicale. En effet, en dehors du duo-candidat, Alassane Soumanou Djimba et Paul Hounkpè, et celui constitué par Soumanou Toléba et Jacob Fidégnon, qui sont dans une opposition « mitigée », on note la présence de Reckya Madougou, portée par Les Démocrates, un parti en opposition radicale à la gouvernance actuelle, Joel Aïvo, Irénée Agossa, Daniel Edah, Laurex Ajavon, pour ne citer que ceux-là, qui ont déclaré leur candidature.
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Une dispersion des énergies au sein de l’opposition, qui ne pourrait être à leur avantage.
L’opposition au régime de la rupture est restée, jusque-là, une opposition divisée, incohérente et non ambitieuse. Les dernières cacophonies, qui ont caractérisé la désignation du duo-candidat au sein du parti, « Les Démocrates », et au sein du Front pour la restauration de la démocratie (FRD), en disent long sur l’incapacité de cette opposition à parler le même langage.
L’opposition béninoise en manque de leader fédérateur des énergies
Pour que l’opposition retrouve ses marques, il lui faut un leader charismatique, capable de fédérer toutes les énergies et de canaliser toutes les ambitions disparates.
L’ancien président-maire, Nicéphore Soglo, reste, pour l’heure, la personne ressource, capable de jouer ce rôle. Mais les cacophonies provoquées par les ambitions des uns et des autres, au détriment de l’enjeu politique du moment, a fini par convaincre le patriarche de prendre du recul.
L’opposition est, aujourd’hui, manipulée par quatre courants qui la fragilisent.
Il y a le camp de ceux qui se disent qu’ils ont, aujourd’hui, les moyens, un actif et un leader charismatique, capable de faire la différence. Ce courant n’est pas encore prêt à faire beaucoup de concessions.
Le deuxième courant est porté par ceux qui estiment qu’ils constituent, aujourd’hui, l’opposition naturelle au régime de la rupture, et que leur point de vue doit être prépondérant au sein de l’opposition.
Le troisième courant est porté par une génération de jeunes acteurs politiques, qui a senti l’appel de se porter au secours de son pays et d’en restaurer la démocratie.
Face à tous ces courants, se trouve un quatrième, radical, qui fait, désormais, une marche solitaire et qui s’oppose à l’approche des autres courants, dans le combat contre l’actuel régime, qu’il qualifie, d’ailleurs, de dictatorial.
Le mal de l’opposition est de n’avoir aucun leader, capable de mettre ensemble tous ces courants et de coordonner les actions. Si l’ancien président de la république, Thomas Boni Yayi, jouit d’une grande popularité au sein de la population, il ne dispose, cependant, pas de cette autorité naturelle qu’ont ces leaders charismatiques, qui hypnotisent et influencent les décisions pour le bien de tous.
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