France: un infirmier malien se voit refuser la naturalisation parce qu’il travaille trop
A cause de ses deux emplois, un infirmier malien vivant en France depuis 20 ans s’est vu refuser par deux fois sa demande de naturalisation. La raison, l’infirmier en question totalise près de 60 heures de travail par semaine au lieu de 44h.
Un infirmier malien, en France depuis 20 ans, s’est vu refuser à deux reprises sa demande de naturalisation française. Motif invoqué par les services de l’État: le soignant travaille trop et dépasse le cumul légal. En effet, les deux emplois cumulés de l’infirmier en question, font pour lui près de 60h de travail par semaine, ce qui dépasse le cumul légal qui est de 44h la semaine.
« Avec la crise, on fait beaucoup d’heures, on est vraiment sollicité dans tous les services, surtout aux urgences et puis en réanimation, je suis en première ligne », témoigne Brahima au micro de la station publique.
Deux emplois cumulés
Brahima, dont les trois derniers enfants ont la nationalité française, cumule deux emplois. D’une part, il est employé en CDI, à plein temps, dans un hôpital privé. De l’autre, il travaille à mi-temps dans une maison de santé de la région parisienne. Une addition qui le conduit à parfois travailler près de 60 heures par semaine, et donc à dépasser le plafond légal, qui est en temps normal de 48 heures par semaine, ou une moyenne de 44 heures par semaine sur une période de 12 semaines consécutives, souligne le site service-public.fr.
Le motif invoqué par la préfecture l’a « un peu choqué », témoigne Brahima. Pour Clémentine Parlier, juriste qui a suivi le demandeur dans ses démarches, cette décision serait juridiquement contestable: « Dans le cadre d’une ordonnance qui est parue au mois de mars 2020 pour faire face à la pandémie, la durée maximale du travail a été augmentée à 60 heures par semaine, et à ce titre, Brahima était parfaitement dans le respect des dispositions en vigueur », soutient-elle au micro de France Inter, estimant que ce texte s’applique au cas d’espèce. Un recours a été déposé auprès du ministère de l’Intérieur.
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