Bénin – Condamnation d’Ignace Sossou: CFI dit avoir été instrumentalisée
Par communiqué en date de ce mercredi 08 janvier, l’agence française de développement médias a dénoncé l’instrumentalisation dont elle a été victime dans le cadre de la condamnation du journaliste béninois Ignace Sossou. Elle présente ses excuses au journaliste et le rassure de son soutien.
CFI s’indigne ouvertement contre la condamnation du journaliste Ignace Sossou après la publication de posts sur les réseaux sociaux. Pour CFI, la publication des extraits de l’intervention du procureur Mario Metonou lors du séminaire Vérifox Afrique qu’elle a organisé ne mérite pas la peine de 18 mois de prison ferme et 200 mille d’amende infligée au journaliste.
Dans ce dossier, CFI se dit aussi victime et dénonce une instrumentalisation. En effet, lors du procès d’Ignace Sossou, un courrier adressé à une autorité béninoise par CFI a été brandi comme élément d’accusation. Dans ce courrier, CFI se désengage des publications faites par le journaliste qui participait au séminaire Vérifox Afrique. Mais elle dit être surprise de l’utilisation faite de ce courrier. « CFI, qui reconnaît un dysfonctionnement interne sur ce dossier caractérisé par un courrier en total décalage avec ses principes déontologiques et envoyé aux autorités béninoises, est choquée de l’utilisation qui en a été faite à dessein », a déploré l’agence.
Retour sur le procès du journaliste Ignace Sossou
Pour avoir relayé sur les réseaux sociaux, certains propos du Procureur Mario Metonou, le journaliste Ignace Sossou a été mis aux arrêts par des hommes en uniforme à son domicile le vendredi 20 décembre. A partir de ce moment, les choses sont allées très vite: Il est gardé par l’Office Centrale de la Répression de la Cybercriminalité (OCRC) suite à une enquête ouverte, présenté au Procureur, il a été mis sous mandat de dépôt pour comparution immédiate le mardi 24 décembre 2019.
A la barre, le journaliste Ignace Sossou à qui il est reproché d’avoir sorti les propos du Procureur de leur contexte, a tenu le même discours depuis le début de cette affaire. Il signe et persiste qu’il s’agit bel et bien des propos du Procureur qu’il n’a fait que relayés. En effet, selon les publications faites par le journaliste, les propos ont été tenus par le Procureur au cours d’un séminaire de formation organisé à l’endroit des journalistes par CFI Média. Mais selon l’accusation, les dits propos auraient été sortis de leur contexte par Ignace Sossou qui, de part sa publication, a causé une détresse émotionnelle au plaignant.
L’article 550 du code du numérique évoqué
En ce qui concerne les chefs d’accusation, c’est l’article 550 du code du numérique qui a été évoqué par l’accusation et le Ministère public. Ignace Sossou est donc accusé de harcèlement par le biais d’une communication électronique. Selon l’alinéa 1 de l’article 550, « Quiconque initie une communication électronique qui contraint, intimide, harcèle ou provoque une détresse émotionnelle chez une personne, en utilisant un système informatique dans le but d’encourager un comportement grave, répété et hostile est puni d’une peine d’emprisonnement de un (01) mois à deux (02) ans et d’une amende de cinq cent mille (500 000) francs CFA à dix millions (10 000 000) de francs CFA, ou de l’une de ces deux peines
seulement ».
Le Ministère public dans sa réquisition a souhaité que le prévenu soit condamné à 12 mois de prison avec 500 mille francs CFA d’amende. L’avocate du Procureur a, quant à elle demandé la peine maximale à l’encontre du journaliste Ignace Sossou. Mais contrairement à ces souhaits, le juge a condamné le prévenu à 18 mois de prison ferme avec 200 mille F CFA d’amende.
Il convient de retenir que jusqu’à cette étape du dossier, les propos relayés par Ignace Sossou n’ont pas été démentis. La seule chose qui est agitée, c’est qu’il aurait sorti lesdits propos de leur contexte en y ajoutant pas d’autres explications apportées par le Procureur lors de la communication.
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