Mali : nouvelle manifestation anti-français à Bamako
Plusieurs centaines de manifestants ont défilé hier, vendredi 10 janvier 2020, à Bamako pour exiger le départ des troupes étrangères du pays, notamment françaises. Une manifestation qui intervient à quelques jours d’un mini sommet en France, entre Emmanuel Macron et les dirigeants du G5 Sahel.
Grosse mobilisation vendredi au Mali. Venus de toutes les contrées du pays, plusieurs milliers de manifestants (selon les organisateurs) ont marché dans les rues de Bamako pour exiger le départ des forces étrangères du pays, notamment françaises. Répondant à l’appel de la société civile et d’autres partis politiques, les protestataires ont envahi la place de l’indépendance, dans le centre de la capitale, lieu du rassemblement.
Brandissant des pancartes, les manifestants ont appelé les milliers de militaires étrangers qui se trouvent dans le pays à plier bagages. « Le gouvernement français est un frein à notre développement ; A bas, la France ; Barkhane doit quitter ; La France, dehors ; Barkhane, dehors ; Les troupes militaires étrangères doivent partir ; Les FAMa (Forces armées maliennes) peuvent sécuriser le Mali », sont les phrases qui reviennent avec insistance sur les pancartes brandies par les manifestants. Sous escorte policière, les manifestations se sont déroulées toute la journée, sans incident et dans une ambiance bon enfant.
Ces manifestations interviennent à quelques jours d’un mini sommet en France entre Emmanuel Macron et les dirigeants du G5 Sahel, alors qu’un sentiment anti-français gagne de plus en plus la jeunesse malienne. Pour ces derniers, il est incompressible que leur pays, qui accueille l’un des plus gros contingents de forces étrangères au monde, soit incapable d’éradiquer la menace djihadiste. Emmanuel Macron a convié les présidents des cinq Etats sahéliens (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad) à un sommet le 13 janvier à Pau (sud-ouest de la France) pour « redéfinir plus clairement les objectifs militaires, politiques et de développement » de la lutte commune contre les groupes djihadistes. Une rencontre qualifiée de « décisive » par le président français, car elle « permettra de mettre sur la table toutes les questions, tous les griefs, toutes les solutions ». Une invite vue par l’élite africaine comme une convocation et un mépris total de la souveraineté de ces pays.
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