Bénin: la transhumance politique, une épée de Damoclès qui plane sur plusieurs partis politiques
La seule avancée obtenue par le président Patrice Talon qui fait, de la réforme politique, l’un des défis de son premier mandat, est la réduction du nombre de partis politiques. Les autres plaies qui gangrènent la vie politique sont bien la question de la transhumance qui s’intensifie en cette veille des élections municipales.
La rage de débauchage de militants qui a pris corps entre les deux blocs politiques jumeaux qui soutiennent les actions du Chef de l’Etat, le Président Patrice Talon, a étendu ses tentacules au sein des partis politiques de l’opposition et va sans doute s’intensifier au cours des jours à venir. La dynamique unitaire pour le développement (DUD) de l’honorable Valentin Aditi Houdé et le parti des forces cauris pour le Bénin émergent (FCBE) de l’ancien président Boni Yayi ont déjà fait les frais de cette transhumance politique. En effet, le Samedi 11 janvier 2020, plusieurs conseillers communaux de la Commune de Savè ont décidé de rompre les liens avec le parti des FCBE. Il s’agit de Alphonse Djembou, coordonnateur du parti FCBE, ex-premier adjoint au maire de Bantè qui a rompu la marre avec le parti des FCBE. Il a entraîné à sa suite une kyrielle de conseillers communaux, tous précédemment du parti dirigé par Paul Hounkpè. Dans la même journée du samedi 11 janvier 2020, le parti Dynamique Unitaire pour la Démocratie a perdu son bras armé dans la 23ème circonscription électorale en la personne de Blaise Salanon, un acteur politique assez influent dans la circonscription. Ces jeux de débauchage et de transhumance politique qui s’observent présentement vont davantage s’intensifier et risquent de faire la saignée de plusieurs partis politiques de l’opposition surtout au niveau des partis politiques qui traînent des problèmes d’existence juridique.
La transhumance politique, le talon d’Achille de la réforme du système partisan:
En dehors d’absence totale d’idéologie, de conviction politique et d’influence géographique, l’autre faiblesse du système partisan béninois est sans doute la transhumance politique, un mal qui n’a pas été guéri par les réformes politiques initiées par le gouvernement Talon avec le soutien de la représentation nationale. La promesse électorale de transformer de fond en comble le système partisan n’est que partiellement tenue par l’actuel locataire de la Marina, pour rester assez généreux dans l’appréciation. Même si à la faveur du dernier dialogue politique, certaines lois ont été revisitées par les députés de la huitième législature, il va sans dire que la charte des partis politiques n’a pas trouvé une réelle solution à la question de la transhumance politique qui faisait pourtant partie des plaies qui gangrènent la vie politique du pays. En effet, bien que les réformes ont réussi à réduire de façon drastique le nombre de partis politiques, la question de la transhumance semble avoir échappé aux parlementaires. En effet, il suffit de se référer à la constitution des deux blocs de la mouvance au pouvoir qui a généré son lot de transhumants et ce qui se déroule à cette veille des élections municipales pour mieux s’en convaincre. Le problème de la transhumance politique demeure donc une arrête dans la gorge de plusieurs partis politiques qui seront des témoins impuissants du départ de plusieurs de leurs militants surtout en cette veille d’une élection où la mouvance au pouvoir constitue un point d’attrait pour plusieurs acteurs politiques.
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