Lionel Chobli : "La politique peut bien s'accommoder d'un minimum d'éthique…"
La transhumance politique est l’un des maux les plus décriés dans le fonctionnement des partis et des acteurs politiques. A quelques mois des élections communales et municipales, le mercato est encore ouvert et la transhumance bat son plein. Lionel Chobli, chef d’arrondissement d’Attogon (CA d’Attogon), a réagi à cet agissement auquel s’adonnent les acteurs politiques béninois. C’était à travers une publication faite sur sa page Facebook, ce lundi 03 février 2020.
La vague de démissions et d’adhésions, observée de part et d’autre, ces dernières semaines, inquiète plus d’un. Les uns et les autres se posent des questions sur la crédibilité du système partisan qui a pourtant subi des réformes. Le jeune acteur politique, Lionel Chobli, a trouvé certainement la manière la plus appropriée pour caricaturer ce phénomène de transhumance politique qui bat actuellement son plein.
« Les rats des égouts de Gbégamey, délogés par l’asphaltage quittent le Front B pour l’Union R … Les singes de la forêt de Nouzounkpa, fâchés contre l’absence d’eau, démissionnent du Bloc S et adhèrent à l’Union M … Les travailleuses nocturnes du quartier Nouvivi 3 déculottent les dirigeants de l’Alliance X et convolent avec le Rassemblement K « , a écrit Lionel Chobli.
Pour Lionel Chobli, les lois actuelles ont montré leurs limites face au phénomène de la transhumance politique. Le CA d’Attogon estime qu’il faut faire d’autres options. « Je l’ai toujours dit haut et fort : tant que la transhumance politique et élective ne seront pas bannies et sanctionnées, on peut voter un million de lois, ce sera de la fumisterie. La politique peut bien s’accommoder d’un minimum d’éthique, de constance et de dignité … », a-t-il rappelé.
Des « migrations » au gré des intérêts
Selon Lionel Chobli, tant que des solutions durables ne sont pas trouvées pour mettre fin à la transhumance politique, le phénomène va continuer pendant longtemps, du moment où chaque acteur aura un intérêt personnel à sauvegarder. « Demain, les mêmes et d’autres, vont migrer au gré des intérêts comme l’élection des CA, des Maires, la présidentielle etc. Après-demain, il viendront tenter de se régénérer comme acteurs du changement dans un nouveau régime », a-t-il déploré.
Les réformes opérées au niveau du système partisan béninois n’a visiblement pas suffi pour mettre fin à la transhumance politique. On espérait même qu’avec les nouvelles lois qui organisent l’animation de la vie politique au Bénin, le phénomène allait connaître un recul. Mais malheureusement, les politiciens ne sont visiblement pas encore prêts à tourner le dos à cette manœuvre qui met à mal l’éthique, la conviction dont devraient faire preuve les acteurs politiques.
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